In ze mood, le blog d'humeur de Dominique

as à proprement parler « d'humeur » ce matin, mais l?actualité m?a fait indirectement replonger dans les délices de la philosophie de la classe terminale A.

Le temps de rechercher mon Cuvillier (l?auteur du « Précis de philosophie », pas du ministre?), et voici le résultat de mes réflexions qui pourrait être le sujet d?une épreuve de philo au bac?

Existe-t-il une morale laïque ?

Autrement dit, y a-t-il plusieurs « morales » qui pourraient être distinctes les unes des autres ?

Ceci mérite que l?on examine la question à la fois sur le contenu de ce que l?on appelle « morale », mais également sur le fondement de ce concept.

La définition « courante » de la morale, peut s?énoncer comme suit : « Connaissance du bien et du mal; théorie, généralement conçue sous forme normative, de l'action humaine en tant qu'elle est soumise au devoir et a pour but le bien » (Cuvillier). La philosophie morale se rapporte donc aux notions de bien et de mal, sont donc à exclure de celle-ci toutes références à des règlements ou des lois, qui, même si elles sont la traduction de normes morales, sont du domaine de la philosophie politique. Ainsi, l?étude plus ou moins approfondie des lois organiques d?un pays ne relève pas de la morale, quand bien même on y apporterait une distinction « artificielle ».

Examinons maintenant si cette distinction peut se justifier dans les fondements mêmes de la « morale ».

Deux conceptions s?opposent.

Tout d?abord la conception relativiste ou autonome qui voit l?origine de la morale dans un individu ou un groupe d?individus dont les règles s?imposent à tous. Cette abstraction implique que les valeurs morales puissent être différentes, voire très différentes d?une société à l?autre, et même d?un individu à l?autre. Or, la simple observation à travers les civilisations et les époques permet de dégager une certaine cohérence de ces valeurs morales.

C?est cette universalité que revendique la conception objectiviste ou hétéronome. Dans celle-ci même plusieurs courants de pensée s?affrontent.

Parmi ceux-ci la théorie de l?origine divine des valeurs morales défendue en particulier Saint Thomas d?Aquin (reprise récemment par une figure politique française). Ici aussi, l?analyse historique n?autorise pas à valider cette théorie. En effet, la préexistence des valeurs morales au christianisme démontre que ce dernier n?a fait que les intégrer. Et même si l?on s?en réfère au décalogue pourtant plongeant ses racines dans les temps reculés, on se rend compte qu?au moins six commandements sur les dix se caractérisent par leur universalité et ne sont pas spécifiquement « religieux ».

Enfin, vient le courant de pensée (vers qui va ma préférence) initié dès le XVIIe siècle par Baruch Spinoza, et Thomas Hobbes développé par la suite par Emmanuel Kant, qui trouve dans la raison l?origine de notre morale. Emmanuel Kant expose ses idées sur la morale principalement dans son ouvrage intitulé « Fondements de la métaphysique des m?urs ». Il est périlleux de vouloir résumer cette ?uvre, qui a fait longtemps partie de mes livres de chevet, mais pour faire court disons qu?il présente le principe suprême de la moralité. Sa recherche ne peut être atteinte que grâce à une philosophie exempte de tout empirisme, c?est-à-dire sans se baser uniquement sur notre expérience (ce qu?il nomme philosophie pure), et qui donne à l?homme des lois en tant qu?être raisonnable.

En conclusion, le domaine exclusif et le fondement de la morale sur la raison qui lui assure son universalité, ne peuvent autoriser à qualifier la morale de quelque façon que le ce soit. Il n?y a pas plus de morale laïque, qu?il n?existe de morale chrétienne, religieuse ou politique.

Il y a la MORALE, un point c?est tout?

Voilà, j?espère que je n?ai pas été trop « casse-pieds », j?ai essayé et c?était une gageure, d?exprimer en peu de mots ce que je pensais, et surtout avec mes très modestes connaissances. Je ne suis pas professeur de philosophie comme Monsieur Peillon?