Avec ça, on n?est pas aidé...
J'éprouve un intérêt certain dans le septième art. Mais, vu les circonstances, je ne vais jamais au cinéma. Heureusement, les technologies modernes me permettent quand même d'apprécier de temps en temps ses productions relativement récentes.
Parmi elles, il y a bien évidemment le DVD, mais également la VAD (Vidéo À la Demande), ou pour ceux que la langue de Molière insupporte, la VOD (Video On Demand). Celle-ci présente le léger inconvénient d'être de qualité moindre, mais, à mes yeux possède l'immense avantage d'être bien moins chère. En effet, pourquoi acheter un DVD entre 15 et 20 ? pour ne le regarder pratiquement qu'une seule fois ? La location par téléchargement coûte au maximum 5 ? (pour des films récents).
Dans tous les cas, une dépense est à envisager (a fortiori lorsqu'on se rend dans une « salle obscure »). Dans ces conditions, mieux vaut donc « faire le bon choix »... Souvent, on connaît l'argument du film (pardon, le « pitch », pour les mêmes qui trouvent le français ringard), mais cela n'est pas la garantie de sa qualité.
Dès lors, il faut se tourner vers certains sites destinés aux cinéphiles où l'on peut lire à la fois les critiques des spectateurs, et celles de la presse (spécialisée ou non). Et là, pour reprendre mon titre : on n'est pas sauvé...
Les critiques des spectateurs sont souvent pour moitié des « Jean-qui-pleure » et pour l'autre des « Jean-qui-rit ». De plus, même si c'est toute l'essence même de la critique, les commentaires sont très subjectifs, et perdent par là-même leurs intérêts. On y lit des choses très constructives du style : « cela m'a donné mal à la tête », ou « j'ai failli m'endormir », ou « j'ai franchement ri du début à la fin »...
La solution qui semble donc la meilleure est de s'en tenir aux critiques professionnels de la presse, dont on est en droit d'attendre derrière les sentiments émotionnels du journaliste, une part importante du jugement basé sur des critères purement techniques. Hélas, point de tout ceci. Comme chez les spectateurs « lambda », il en résulte un manichéisme frustrant entre les « esbaudis et contents » et les « déçus et grincheux ».
À titre d'exemple, ce dimanche j'avais jeté mon dévolu sur le film de Christopher Nolan : « Inception ». Voici la critique du spécialiste de ce genre de film, « l'écran fantastique » :
«Christopher Nolan nous offre un des ses films les plus passionnants et les plus impressionnants : un voyage tortueux dans le monde des rêves qui fera date dans l'histoire du cinéma de science-fiction.»
Et celle de « Télérama » :
«Une histoire décevante, et ensevelie sous un déluge visuel, à l'insistance plus soporifique qu'onirique.»
Franchement, on a du mal à imaginer que les journalistes ont vu le même film.
Et encore, s'agit-il ici d'un film de science-fiction. Pour peu que le film critiqué soit historique ou politique, alors, tout est passé par le prisme du choix politique.
Ainsi, il y a quelques mois avant de regarder le péplum espagnol « Agora » un rapide coup d'?il aux critiques m'a permis de découvrir que « Le Monde », « Libération » , n'étaient pas loin de trouver ce film génial, tandis que « Figaro » et « La Croix » criaient « au navet »...
Je n'ai pas à comprendre quand je me suis rendu compte que le film comportait certaines « charges » contre les premières communautés chrétiennes de l'Égypte des premiers siècles de notre ère...
Chacun jugera d'ailleurs avec la sensibilité qui lui est propre la critique de « Libération » :
« L'intérêt par défaut de ce péplum est sa vision des premiers chrétiens en secte crasseuse de fous de dieu misogynes antisémites à la taliban »
Bref, mieux vaut s'en tenir à son instinct... Une seule constante cependant pour le susnommé « Télérama », journal de programmes et de critiques préféré des « bobos », pour qui, même les chefs d'?uvres mondiaux du cinéma depuis son invention mériteraient tout juste la moyenne... Mais comme le dit ma petite s?ur : « Oui, mais c'est Télérama... ».
En guise de conclusion de ces propos au sujet des critiques de cinéma : louez ou procurez-vous le film de Woody Allen, « Hollywood ending » qui, sur ce domaine est encore plus féroce que moi...