In ze mood, le blog d'humeur de Dominique

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On nage en rond?

HN

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ier midi, au menu, c?était poisson? C?est un mets que j?apprécie énormément par sa diversité à la fois d?espèces, et de façons de le préparer. On peut en faire un plat de fête avec une préparation sophistiquée, ou en faire cuire un morceau en quelques secondes. Le seul embarras qu?il puisse procurer est celui du choix en face de certains étalages?

Hier donc, bien que le repas du midi ne soit spécialement pas propice à la réflexion métaphysique, je me suis interrogé sur les contradictions inhérentes à cet aliment.

D?un côté, on ne cesse de louer le poisson pour ses vertus nutritionnelles. Ceci sans qu?il y ait une pression particulière de la part des lobbys agroalimentaires, ce qui rendrait la promotion suspecte?

C?est un aliment souvent peu calorique, riche en vitamines, en fer (plus que les épinards pour lesquels il s?agit purement et simplement d?une légende), en phosphore, et en beaucoup d?oligo-éléments. De plus, les poissons gras étant très riches en acides gras insaturés (omégas 3), ils participent à la bonne santé cardio-vasculaire. D?ailleurs, un signe qui ne trompe pas, un pays comme le Japon dont l?alimentation est pratiquement exclusivement à base de poisson, compte un nombre impressionnant de centenaires?

Par contre, il ne se passe pas un mois sans qu?on vienne nous rappeler à quel point les réserves halieutiques s?épuisent dangereusement, ce qui donne des bagarres homériques à l?intérieur de l?Union Européenne au sujet des quotas de pêche.

Même s?il y a des « Jean-qui-rit » qui trouvent que cela n?est que passager, et que nous allons aller vers une amélioration, il y a beaucoup de « Jean-qui-pleure » pour qui « c?est foutu ». Il est certain que sur les côtes atlantiques nord-américaines et canadiennes, on a aujourd?hui autant de chance de trouver du cabillaud que dans la Mer de la Tranquillité?

Bon, jusqu?à peu, je pensais que la solution viendrait de l?élevage de ces poissons.

Hélas, des informations convergentes m?ont appris qu?il s?agissait là en fait d?une hérésie écologique.

Si on prend par exemple le saumon, dont je dégustais justement hier un spécimen, il faut savoir que ces « bébêtes » sont exclusivement carnivores. Au contraire de certains « bobos » végétariens, il est hors de question de les nourrir avec du soja. Pour se développer il leur faut de la farine de poisson. Celle-ci est constituée à 25 % de déchets issus de la conserverie de poisson (têtes, viscères, etc.), à condition qu?il ne se trouve pas dans cette matière première de produits issus de leurs congénères (tout comme nous, le saumon n?est pas cannibale). Jusqu?à présent, rien à dire? Mais les 75 % restants sont constitués par des produits issus de la pêche minotière, c?est-à-dire uniquement destinée à la fabrication de farine. Les deux premiers producteurs mondiaux sont le Pérou et le Chili qui pêchent des millions de tonnes d?anchois chaque année. Ici aussi, la surpêche aura très vite comme conséquence une raréfaction de l?espèce.

De plus, dans les fermes aquacoles, la concentration des individus est telle que tous leurs « popos » viennent créer une pollution qui met en danger les espèces sauvages des alentours?

Enfin, des bruits courent que leur alimentation serait bourrée d?antibiotiques. Renseignements pris, il s?avérerait que cette pratique qui avait bien lieu tout au début de l?élevage aquacole soit pratiquement abandonnée au profit de la vaccination des alevins?

Alors, entre « il faut manger plus de poisson » et « nous pêchons trop de poisson » s?élève une contradiction qui si elle ne m?a pas coupé l?appétit, m?a rendu morose? J?aime bien le tofu de temps à autre, mais point trop n?en faut?



31/08/2012
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