Anachronisme?
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trange destinée que celle de cette journée du 8 mai?
Contrairement à ce qu?on aurait pu croire, la commémoration de la capitulation de l?Allemagne nazie en 1945 ne donnera lieu à aucun jour férié avant 1953. Et encore, uniquement pour une quinzaine d?années, puisqu?à partir de 1968, si le 8 mai est toujours commémoré, il sera travaillé s?il ne tombe pas un dimanche.
En 1975, notre Valéry Giscard d?Estaing national décide purement et simplement de gommer même la commémoration. En septembre 1981, le nouveau président de la République François Mitterrand non seulement remet au goût du jour la commémoration, mais rétablit le caractère férié de cette journée. Bon, là j?avoue ne pas avoir tout compris, alors que quelques années plus tard ce même président de la République aura un geste fort vis-à-vis de l?Allemagne et de son chancelier Helmut Kohl grâce à une poignée de main historique lors de la commémoration d?un 11 novembre à Verdun.
S?il est bien évident qu?il faut continuer à commémorer la victoire des démocraties contre les régimes autocratiques et fascistes, je m?interroge sur le caractère férié de celui-ci. Car, soyons clairs, dans « férié » il y a la notion de « fête ». Je dois dire que je comprends mes amis, mes collègues, et tout autre citoyen d?outre-Rhin qui, en pleine construction européenne, mise à mal ces derniers temps, « tombent des nues » devant ce fait. Ceci d?autant plus que les éphémérides et autres calendriers estampillent toujours cette journée comme celle de la « victoire 1945 »?
À notre tour imaginons-nous un peu si le 18 juin nous souhaitions contacter des collègues britanniques ou allemands, et qu?un message nous informe : « Nous sommes fermés pour fêter la victoire de Waterloo »?
Donc, loin de moi l?idée d?effacer et de gommer le devoir de mémoire d?une journée qui marque la fin d?un conflit qui en Europe occidentale aura fait près de 20 millions de victimes, mais son caractère férié me paraît quelque peu anachronique?