In ze mood, le blog d'humeur de Dominique

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« L'ombre d'un doute naît en moi... » (Achille Talon)

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'il est une tradition à laquelle le cercle familial ne déroge jamais, c'est bien celle du matin du 1er janvier.

Nous nous levons plus tard que d'habitude, et après le petit déjeuner traditionnellement fait d'une brioche et de l'inauguration d'un pot de confiture maison du millésime précédent, nous nous installons confortablement devant le récepteur de télévision pour écouter le concert du nouvel an traditionnel de l'Orchestre Philarmonique de Vienne.

Cette année, comme à son habitude, même si cela fait un peu « remake », nous n'avons pas été déçus.

Cependant, tout en écoutant, et en me laissant bercer par les valses, les polkas, les marches de Messieurs Strauss, Lanner et consorts, le voile d'une préoccupation est quand même venu obscurcir ma félicité.

Et si demain, certains de mes collègues blogueurs, thuriféraires du « politiquement correct », préconisaient la suppression de cette institution plus que cinquantenaire ?

Non, je vous l'affirme, il ne s'agit pas d'une vue de l'esprit.

Ainsi, l'année dernière exactement à la même époque, un barde du développement durable avait littéralement « descendu en flammes », et c'est le cas de le dire, une sympathique manifestation d'une association locale consistant en la collecte des vieux sapins de Noël et en leur brûlage public dans le but de collecter des fonds.

Mais, cela n'a pas été du goût de notre taliban écologiste, qui pour mieux nous convaincre dressait le tableau suivant des conséquences de ce feu de joie :

«

Lorsqu'on brûle du bois, une centaine de composés chimiques sont émis dans l'atmosphère.

Les principaux polluants sont le bioxyde de carbone, principale cause de l'effet de serre, le monoxyde de carbone, des hydrocarbures, des composés organiques volatils (COV) et des hydrocarbures aromatiques polycyliques (HAP), des oxydes d'azote (NOx), des particules et de nombreux produits irritants.

Parmi les composés chimiques émis à l'atmosphère lors de la combustion du bois, on compte 17 contaminants : 14 qui sont reconnus comme potentiellement cancérigènes ou mutagènes, 4 sont co-cancérigènes et 6 peuvent avoir des effets négatifs sur le système respiratoire.

»

À la lecture de ceci, j'ai tout de suite interdit à mon épouse de craquer une allumette sans que nous soyons tous équipés d'un masque à gaz. Depuis, nous n'osons plus faire une bonne flambée dans la cheminée de peur de voir le lendemain dans notre rue, un spectacle digne des pires films catastrophe américains.

C'est justement un des premiers motifs d'inquiétude que j'ai eu en regardant les images retransmises par l'Eurovision.

Quand j'ai vu les milliers de fleurs poussées en serre dans la région de San Remo, les dizaines de milliers de watts utilisés pour éclairer le spectacle, et « pis que ça, grand Mufti », que les lustres de la Musikverrein de Vienne étaient encore équipés de bêtes ampoules à incandescence, je me suis dit que le réchauffement induit n'était rien en comparaison de l'élévation de la température des neurones des « écologiquement corrects » qui allaient dès le lendemain affûter leurs arguments pour réclamer la mise au ban du « Concert du Nouvel An ».

Mais, cette sourde gêne a été aggravée lorsque j'ai regardé le public.

Cette fois-ci, je m'attendais à la levée de boucliers des « socialement corrects ».

Car, qu'est-ce que c'est que tout ce public endimanché, dont les dames étaient décorées « comme les arbres de Noël », et ayant payé plusieurs centaines d'euros le droit d'user le velours des fauteuils de cette prestigieuse salle de concert, alors que le prolétariat victime de la crise, ne peut qu'envisager cette année 2012 « qu'avec l'angoisse chevillée au corps »... Encore une provocation de la classe des nantis !...

Bon, pour chasser ces idées sombres je me suis concentré sur la musique, et en particulier sur les musiciens. Et là, me voilà turlupiné derechef : sur des dizaines de musiciens, je ne comptais que deux femmes (et encore, je ne suis pas sûr de ce chiffre 2, car il m'avait semblé apercevoir une violoncelliste, mais je n'en suis pas certain).

Ça y était, demain ou dans les jours qui suivent j'allais avoir le droit sur les blogs ou sur les forums hantés par les fidèles de Mme Alonso des réflexions sur intolérable machisme de l'Orchestre Philarmonique de Vienne, à contre-courant de ce que doit être la place de la femme aujourd'hui...

*******

Bon, encore une bonne caricature de notre ami Dominique....

Certes, certes le trait est un peu forcé, mais, pas tant que cela...

Aujourd'hui, tout est passé au crible du « politiquement correct », et le problème c'est qu'on perd de vue l'essentiel.

Une manifestation conviviale, ou un concert traditionnel peuvent perdre très vite leur « substantifique moelle » une fois qu'ils ont été passés par la moulinette du « qu'en-dira-t-on »...

D'accord, le Concert du Nouvel An à Vienne, n'est pas très écologique, social et paritaire, mais il est dans l'ensemble apprécié par des millions de personnes, et c'est cela qui compte.

Que les talibans de tous poils s'en souviennent...

De même, que ces derniers commencent par regarder la poutre qu'ils ont dans leurs yeux, avant de s'occuper des fétus de paille de leurs voisins.



03/01/2012
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