In ze mood, le blog d'humeur de Dominique

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Cachez ces « cassos » que nous ne saurions voir...

taSoyons clairs, et parlons franc : le patrimoine immobilier de ma belle-mère était loin d'être reluisant. Sans qu'il s'agisse de taudis, en termes juridiques, les logements qu'elle proposait à la location étaient indécents. Était-elle une « marchande de sommeil », ainsi que l'a qualifiée le sous-préfet de notre arrondissement ? Je pense qu'elle était de bonne foi, mais malheureusement très mal secondée, et surtout victime de l'âge.

Mais ce n'est pas là que réside le problème.

Après son décès, il y a quatre ans, ses quatre enfants sont devenus héritiers de ce patrimoine. Parmi ces biens, un bâtiment dont une partie est occupée par un petit logement. Utilisant nous-mêmes une partie du sous-sol pour un garage, nous nous sommes très vite aperçus des gros problèmes de structure de ce bâtiment. De plus, il était évident que la partie logement louée à un couple était effectivement également dangereux (évacuation des fumées, installation électrique).

Par respect pour ses locataires, Michèle, mon épouse est allée trouver le maire pour lui faire part de ce problème.

Aïe, aïe, elle venait d'ouvrir la boîte de pandore !

En effet, cette démarche a entraîné automatiquement la visite de deux inspecteurs de la DDASS, qui sont arrivés tels les « techniciens qui savent ».

Jusqu'alors, les relations avec locataires ne s'étaient pas trop mal passées, une proposition de relogement à l'amiable avait été faite, malgré des exigences quelque peu farfelues : « une maison avec garage et jardin, et deux chambres. Une pour nous, une pour les chiens et le furet » (sic). Mais après cette visite les choses se sont gâtées : courrier recommandé à destination de mon épouse avec mesures comminatoires (travaux de première urgence, mise en insalubrité irrémédiable avec obligation de relogement), et surtout, surtout une lettre à destination des locataires : « à partir de ce jour vous êtes exonérés du loyer... »

Inutile de dire que dès lors, toutes les propositions de relogements qui ont été faites depuis sont restés sans effet. (Tiens?)

Aujourd?hui, nous sommes arrivés à une situation dite en informatique « d'étreinte mortelle ».

D'un côté le sous-préfet qui envoie courrier de menaces sur courrier de menaces, d'autre part les locataires refusant de partir malgré de nombreuses propositions.

À qui en vouloir aujourd'hui ? Certainement pas aux locataires. Ce sont tous comptes faits, ce qu'on appelle de « pauvres gens », à l'esprit un peu faible, aggravé par une addiction aux boissons alcoolisées. Un fait qui ne trompe pas quant à leur capacité de se prendre en charge : en 25 ans de location, aucun ménage n'a été fait dans le logement... À la loi ? Pas particulièrement. Dura lex, sed lex. Il est tout à fait normal d'assurer la protection des locataires.

En grattant un peu la situation, on se rend vite compte que dans cette affaire il manque un tiers intervenant : l'assistance sociale. Il est évident que ces personnes ont besoin d'une assistante, voire d'un tuteur ou d'un curateur pour les aider dans leur choix, et les sortir d'une situation qu'ils n'arrivent pas à quitter seuls.

Et bien là, les autorités qu'elles soient au niveau de la commune, de l'arrondissement, du département se défilent. « Parties, disparues, envolées... ». D'ailleurs, on se demande si l'on doit dire la DDASS ou la DDAS, le dernier S comme « social » étant à mon avis usurpé. Non, il est bien plus facile de botter en touche en se déchargeant sur le propriétaire à coups de mesures comminatoires. Pour M. le sous-préfet et la DDASS, des cas sociaux, oui mais de loin... Après tout, c'est une façon de régler le problème... Et ce n'est pas trop compliqué comme cela...

Voilà qui est dit. Ce faisant, je suis conscient du danger. En effet, comme ce n'est pas le premier cas auquel Michèle est confrontée, elle a déjà eu l'occasion de s'en expliquer avec le sous-préfet en personne. Disant sa révolte du fait qu'elle soit la seule à supporter ce problème, et exprimant son désir que les carences du système de protection sociale soient publiées, la réponse a été on ne peut pas plus claire de la part de ce fonctionnaire : « si vous faites cela, vous vous tirez une balle dans pied, et vous pouvez dire adieu à votre carrière... » (Je rappelle que Michèle est cadre dans l'enseignement).

On accuse souvent M. Sarkozy d'être le président d'une « république bananière ». Je trouve cela parfois exagéré, quoique?, quoique?, comme le disait le regretté Raymond Devos



07/06/2010
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