J'en parlerai quand même !
Je m?étais dit que je ne parlerai pas de la réforme du collège. Tout simplement parce qu?on a entendu beaucoup d?avis. Et puis en parler, c?est un peu prendre le risque que caricaturait Caran d?Ache au sujet de l?affaire Dreyfus :
Mais, puisque mon blog est un blog d?humeur, après la nostalgie de la dernière publication voici venu le temps de la tristesse. Sous prétexte que cela ne concerne que 20 % des élèves on a donc supprimé l?enseignement du latin.
Personnellement j?ai été ce que mon professeur appelait ironiquement « un latiniste distingué ». Depuis la sixième avec M. Laude où j?ânonnais sans trop de conviction des « rosa, rosa, rosam, rosae,? » ou autres « dominus, domine, dominum, domini,? », jusqu?au combat avec les textes de Tite-Live en classe terminale avec l?abbé C?uret, j?ai vécu des bons moments, et parfois des mauvais.
Mais est-ce à dire que je le regrette ? Point s?en faut ! D?abord, concrètement cela m?a permis une mention au bac, avec l?option latin et un 17 à la clé (pour les anciens latinistes, je suis « tombé » sur les Bucoliques de Virgile avec scansion des vers (hou !)).
Et puis surtout cela m?a permis de me conforter dans une certaine culture classique qui m?a ouvert bien des horizons.
Bien évidemment, ce n?est pas la fin du monde, si les élites estiment que c?est nécessaire, je m?incline, mais c?est une partie de notre humanisme classique qui fout le camp, et cela me rend très triste?
Je terminerai par une citation du philosophe Pascal Bruckner : « On leur supprime le latin, le grec et l'allemand pour leur donner à la place du Jamel Debbouze. L'école devient le véhicule de l'ignorance et non du savoir ».