Encore des calembredaines...
Ce matin, dans les différents journaux de France 2, il était rappelé qu'à partir du 1er janvier de cette année toute offre de vente ou de location d'un logement devait mentionner le résultat du DPE (Diagnostic de Performance Énergétique). Intervenait alors un représentant de la FNAIM, qui se réjouissait de cette nouvelle réglementation en disant en substance que cela permettrait de clarifier l'offre et de mieux orienter les acquéreurs les locataires potentiels...
FNAIM ? En êtes-vous certains ? Ne s'agit-il pas plutôt un représentant de « l'atelier du Père Noël » ?
Car soyons clairs, cette obligation est encore un gadget destiné principalement à caresser dans le sens du poil l'électorat écologiste... Rien d'autre...
Dans une période de pénurie sévère de logements locatifs, j'ai du mal à imaginer des candidats à la location faire la fine bouche sur les performances énergétiques de leur futur logement. La question pour eux n'est pas de savoir s'ils vont trouver un logement économe en matière d'énergie, mais s'ils vont trouver un logement... tout court !... Quant au raisonnement : « tout ce qui est bon pour la planète l'est également pour le portefeuille des locataires » est une immense tartuferie. Si le propriétaire consent à faire de gros travaux d'isolation et d'économie d'énergie dans un logement avant de le mettre en location, l'effort qu'il a fait sera inévitablement répercuté sur le montant du loyer*. Bref ce que l'on ne dépensera pas en électricité ou en gaz, on le paiera en loyer...
Lorsqu'il s'agit de la vente c'est un peu la même chose. Inutile d'être un « technicien qui sait » et arriver avec des tas de bidules et de zigouigouis électroniques pour se rendre compte de la différence de qualité d'isolement entre deux logements. Il suffit de regarder l'intérieur du toit, l'épaisseur des murs, la qualité des menuiseries. Dès lors, inutile d'avoir fait Polytechnique pour comprendre qu'un logement ancien non réhabilité sera estimé moins cher qu'un logement neuf et conforme en ce qui concerne les économies d'énergie... Et là aussi, l'acquéreur fera son choix principalement en fonction de son budget. L'équation est très simple : est ce que le prix d'achat + les travaux sera inférieur au prix d'un logement conforme. Ce qui est fort probable...
Cette mesure ne va en fait profiter qu'aux entreprises de diagnostic immobilier. Et aux alentours de 300 ? la prestation, il y a du beurre à se faire...
*À titre d'exemple (d'actualité) : un logement de 100 m² développés, actuellement en catégorie « F » ; changement des menuiseries + isolation des combles + pose de placo isolant sur les murs donnant vers l'extérieur + changement de la chaudière pour un appareil dit « à condensation » : minimum 15 000 ?. Soit 250 ? par mois pour un retour sur investissement de cinq ans... Et ce, pour un logement qui repassera au mieux en catégorie « C » s'il ne possède pas de vide sanitaire dans ses fondations...