In ze mood, le blog d'humeur de Dominique

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Un peu d'histoire...

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e reviens, un peu tard je le reconnais, sur la journée de mémoire du 11 novembre.

Il y a un an, j'avais évoqué cet événement sur le plan personnel de l'histoire de mon grand-père.

Cette année, à cause de la concomitance de deux émissions télévisées, je souhaiterais aborder cette commémoration sur un plan plus général.

En effet, à quelques jours d'intervalle j'ai regardé avec beaucoup d'intérêt l'excellente émission de Isabelle Clarke et Daniel Costelle : « Apocalypse : Adolf Hitler », qui décrit et analyse avec beaucoup de sérieux la montée en puissance et l'arrivée au pouvoir de ce dictateur.

Parallèlement à cela, Arte a diffusé ce vendredi un téléfilm historique : « Allemagne, 1918 », qui évoque vu du côté allemand, la défaite de la première guerre mondiale et ses conséquences sur la vie politique de ce pays à partir de cette date. Y sont ainsi traités, la chute du Kaiser Guillaume II, la révolte spartakiste, la république de Weimar, et le traité de Versailles.

Un point commun, je dirais presque incontournable, à ce documentaire et cette fiction : les exigences des alliés, et l'humiliation subie par l'Allemagne ont porté en elles le germe du nazisme.

Certes, je n'aurais pas l'outrecuidance de venir en contradiction avec un fait avéré par l'ensemble des historiens. Cependant, je me permettrai de nuancer cette incontournable vérité, en disant que ce n'est pas l'unique raison. Si tel avait été le cas, Hitler aurait pris le pouvoir dès son putsch de 1923, éventuellement même Ludendorff et les autres généraux allemands nationalistes bien avant.

Le fait déterminant a surtout été la crise économique du début des années 30, sans doute aggravée en Allemagne par les énormes réparations de guerre qui était dues.

Maintenant, la France de 1919 a-t-elle été trop dure, et est-elle beaucoup responsable de ce qui s'est passé 20 ans après ?

Si l'on se contente de survoler l'histoire, on a peine à s'imaginer quelle fut la souffrance de notre pays entre 1914 et 1918. Un ministre du Parti Catholique de la république de Weimar, Matthias Erzberger, en tant que négociateur des accords d'armistice, a lui-même reconnu le mal qu'avait fait subir l'armée allemande aux zones de combat et d'occupation.

D'ailleurs, si on emploie le terme de « libération » pour la fin de la seconde guerre mondiale, c'est un vocable autrement plus chargé de sens qui est utilisé pour décrire la fin de l'occupation en 1918 : « la délivrance ». Si l'occupation allemande entre 1940 et 1944, était une période sombre, elle n'est rien à côté de ce que les populations de Belgique et du nord de la France ont eu à subir entre 1914 et 1918. Ma grand-mère paternelle me racontait souvent les diverses brimades, confiscations et menaces qu'a eues à subir chaque jour la population. Un exemple parmi tant d'autres : il était interdit de garder une bicyclette. Elle devait être impérativement remise aux autorités d'occupation, faute de quoi la peine encourue était la mort... Cette dureté de l'ennemi à notre encontre est d'ailleurs parfaitement décrite dans le roman de l'écrivain nordiste, Maxence Van Der Mersch : « Invasion 14 ».

Du coup, près d'un siècle après la fin des hostilités, il est facile de « s'auto flageller » en disant que le Traité de Versailles, était une belle c... inspirée par des motifs revanchards, ou trop idéalistes (le respect des nationalités défendues par Wilson), mais je pense qu'aucun Français de l'époque n'aurait compris une quelconque indulgence à l'égard de l'Allemagne, même si celle-ci pouvait se justifier de façon politique et morale... L'esprit du moment était plus tôt à « Vae victis (malheur aux vaincus) »... Autres temps, autres m?urs...

C'est la raison pour laquelle, sans aller jusqu'à reprendre l'expression d'un syndicaliste local sur son blog, qui sous couvert de défense des travailleurs, dans le style « Hou, fais-moi peur », et selon un cliché éculé, voit la menace de nouveaux « bruits de bottes », je dis : même si elle est perfectible, et trop économique, soyons vigilants à maintenir l'unité européenne et l'amitié entre les peuples...

PS : s'il existe encore quelques « revanchards », je signale que l'Allemagne a fini d'apurer sa dette de dommages de la première guerre l'année dernière, par un dernier chèque de 53 millions d'euros !...



14/11/2011
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