In ze mood, le blog d'humeur de Dominique

oici un billet qui me vaudra certainement une volée de bois vert. Mais, peu importe ! Comme le chantait la publicité pour une boisson fruitée « quand c?est trop, c?est trop? ».

Si certains stakhanovistes de Facebook ont parfois tendance à me faire grincer des dents en malmenant, pour ne pas dire en violant, le français et l?orthographe dans leurs contributions, j?arrive à relativiser tout cela quand je vois que souvent leur logorrhée relève de la pathologie mentale. Dans ces cas-là la forme suit le fond, et il n?y a pas de quoi se jeter dans la Sambre.

Par contre, lorsque je lis ceci rédigé par un ancien candidat à la fonction de maire de Maubeuge, je deviens vert (sans préjuger de mes opinions politiques) :

Relancement ? Pourquoi pas relançation ? Bon, on pourra m?objecter que relancement existe? D?après mes souvenirs d?étudiant en marketing, cela s?applique au renouvellement d?une campagne publicitaire. Lorsqu?il s?agit d?économie, on emploie tout simplement? relance. Écrire sans fautes d'orthographe c'est pourtant réalisableS.

Mais, comme aurait pu l?écrire Michel Audiard, on atteint le sublime, que dis-je, l?apothéose avec le commentaire du même auteur situé en dessous de la contribution principale :

Afin d?éviter le tabagisme autant actif que passif, je déconseillerais très fortement l?emploi du passé simple du verbe être. Il devient maintenant un temps suranné qu?il faut maîtriser si l?on ne veut pas se « payer une gamelle ». Nous fumons, mais nous fûmes?

Quant à l?emploi de la lettre « s » permettez-moi de rappeler que c?est une marque de pluriel réservée aux noms et aux adjectifs, la terminaison « nt » étant plus appropriée pour la conjugaison des verbes à la troisième personne du pluriel? Ce n?est certes pas les victoires du Bled qui s?annoncent ! Enfin, dans quelques années nous aurons la possibilité d?imputer cela au fait de malmener les rythmes scolaires et d?abandonner les TAP !

Bon, je désamorce à l?avance la polémique qui pourrait ne pas tarder à suivre.

Quand on atteint un certain niveau d?ambition publique, il y a des « horreurs » que l?on ne peut pas se permettre. À ce degré, en recyclant une phrase connue, « la forme doit précéder impérativement le fond ».

Oui, je sais que j?ai eu sans doute le désavantage d?avoir été « biberonné » aux auteurs classiques. Dans le domaine de l?expression, je reste indéfectiblement attaché à Nicolas Boileau et son « Art poétique », et à l?éternel « ce qui se conçoit bien, s?énonce clairement ». Et comme je n?ai pas la science infuse, et qu?il m?arrive moi aussi de commettre des fautes, à son corollaire « Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage. Polissez-le sans cesse et le repolissez ». En un mot je relis, je relis à nouveau si l?on m?autorise ce pléonasme.

Bref, tout cela nuit fortement à la crédibilité.

Quant au fond, je n?en dirai rien, mais je n?en pense pas moins?