« Don?t panic ! »
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e suis enfin de retour après une semaine caractérisée par un accès Internet un peu erratique. Heureusement aujourd?hui tout est rentré dans l?ordre.
J?en profite pour revenir sur ce qui a fait une partie du « buzz » d?hier après-midi et de ce matin, en l?occurrence une nouvelle charge anti française de l?hebdomadaire britannique « The Economist »? Ceci dans un article intitulé « La bombe à retardement au c?ur de l?Europe ? Pourquoi la France est le principal danger de la monnaie unique »
Le moins que l?on puisse dire c?est que celui-ci a fait du bruit dans le landerneau politique, entraînant les réactions de Messieurs Ayrault, Moscovici et Montebourg. Ils ont même reçu le soutien, assez inhabituel de Madame Parisot, la présidente du Medef.
Du coup, je me suis précipité sur le site de cet hebdomadaire pour prendre connaissance de l?objet du délit : http://www.economist.com/news/leaders/21566640-why-france-could-become-biggest-danger-europes-single-currency-time-bomb-heart.
Pour ceux qui seraient imperméables à l?anglais, je les rassure tout de suite, comme le dit mon titre, il n?y a pas de quoi céder à la panique? Le journaliste (anonyme, comme tous ceux de The Economist), part d?un constat parfaitement connu, et qui a d?ailleurs fait l?objet de la majeure partie de la conférence de presse du Président de la République, à savoir le manque de compétitivité de l?industrie française, la part de la dette, et le pourcentage des dépenses publiques. Le reste n?est que pure supposition, et pseudo prospective économique. Ceci en oubliant que l?endettement du Royaume-Uni est identique au nôtre, que leur déficit budgétaire approche les 7 %, et qu?en 2011 leur croissance a bien été inférieure à la nôtre? Pour ce qui est des prédictions à la Cassandre, je signale que ce fleuron de la presse économique n?a rien senti venir de la crise de 2008, alors que tous les indicateurs étaient là, sous leurs yeux?
N?oublions pas non plus le reproche fait à François Mitterrand d?avoir troqué avec l?Allemagne une réunification contre une monnaie unique. A ce train-là, on peut également remonter à Mers el-Kébir, ou à Azincourt?
Bref, rien de neuf pour cet hebdomadaire que j?ai toujours connu comme francophobe. Ainsi, il y a plus de 30 ans lors de mes études à l?EDHEC, le pensum de la lecture obligatoire de cette publication pour les cours d?anglais était déjà très édifiant sur ce point?
Disons qu?aujourd?hui rien n?a changé, et que la ligne éditoriale de celui-ci continue, à quelques exceptions près, d?être celle du néolibéralisme tendance thatchérienne?
Quant à l?aversion envers nous, elle rejoint celle de la presse populaire qui nous passe à la moulinette au moins une fois par mois. Ce qui n?empêche pas tous leurs lecteurs de se précipiter aux quatre coins de l?Hexagone dès le premier rayon de soleil !?
Pour ceux que la langue de Shakespeare ne rebute pas, les réactions des internautes à l?article en question sont autrement plus intéressantes? Il y a bien évidemment celles de nos compatriotes outrés par ce « bashing » (désolé !), mais également celles des autochtones dont une partie ne voit en cet article qu?un moyen de vendre du papier. Parmi celles qui sont les plus « croustillantes », figurent les approbations sans réserve de nos anciens compatriotes exilés volontaires, et « jeunes loups » de la création d?entreprise outre-Manche. À entendre ces renégats, ils ont quitté l?enfer et des bûchers de l?administration fiscale pour le paradis. Soit. On en reparlera un peu plus tard? D?accord, et tant mieux, le Royaume-Uni ne fait pas partie de la zone euro, mais il faudra bien un jour que Monsieur Cameron s?attaque à son déficit budgétaire, et alors là? « Honni soit qui mal y pense »?