In ze mood, le blog d'humeur de Dominique

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Rideau !…

 

P

as « d'étiquette d'humeur » pour mon billet d'aujourd'hui...

Bonne humeur ? Certainement pas…

Humeur corrosive ? Non, je suis trop fataliste aujourd'hui pour cela…

Humeur noire ? Soyons clairs, je ne vais pas me couvrir la tête de cendres ni me lacérer le visage et encore moins, joindre ma voix au lamento du chœur des pleureuses d'une tragédie grecque, parce que le candidat élu hier soir n'était pas celui de mon choix.…

 

Il faut dire que celui-ci était plutôt « un choix par défaut » et que ma voix est allée sans enthousiasme à M. Sarkozy. Premièrement parce que le programme de ce dernier était tout compte fait assez mince, et que le ratissage des voix d'extrême droite de dernière minute m'a un peu agacé, même si celui-ci ne valait pas toute la dramatisation qui en a été faite.

 

Malgré un examen des choses avec un esprit non partisan, ce qui m'a fait dire il y a quelque temps que certains points du programme du nouveau président de la République me semblaient dignes d'intérêt, celui-ci ne m'a pas particulièrement convaincu dans sa globalité, et je n'ai donc pas eu « à sauter le pas ».

Plus que la campagne officielle, comme d'habitude pour toutes les campagnes de tous les candidats, bien policée sur le métier du marketing politique, ce qui m'a beaucoup manqué ce sont des avis sincères des militants et sympathisants de M. Hollande.

À l'instar de M. le Maire de Maubeuge, qui a dédaigné ma demeure pour venir « défendre son poulain », que ce soit sur les forums (principalement ceux de la presse, « La Voix Du Nord » ou « Le Monde » entre autres) ou sur les blogs politiques, j'ai très rarement trouvé des arguments venant du fond du cœur expliquant avec leurs mots les raisons de leur choix. 9 fois sur 10 il ne s'agissait que de répéter à l'envi : « il faut virer Sarkozy ». Plus rarement, et cela émanait souvent de ses membres, ai-je lu la défense de la création de postes dans l'Éducation Nationale. Quelquefois également une défense dithyrambique de la laïcité, comme si M. Sarkozy entretenait à nos frontières les mannes des anciens Croisés prêts à bondir sur notre pays pour le rechristianiser à coups de masse d'armes dans la tronche s'il le fallait…

Non, le tout a été souvent négatif, avec, suite au soutien marqué de Mme Merkel, quelques relents de germanophobie nauséabonds (la Francfort par exemple…). Cela m'a particulièrement « hérissé le poil… "

D'une manière générale j'ai eu l'impression que la conviction affichée des sympathisants de l’agent au M. Hollande leur paraissait suffisante pour s'abstenir de développer leurs arguments…

A fortiori, aucune défense également des points faibles ou discutables de ce programme.

Personnellement, certains choix de société, bien que je ne sois nullement homophobe ou raciste, vont à l'encontre de mes convictions profondes ou citoyennes.

Mais, ce qui m'a semblé tout à fait rédhibitoire c'est le flou, qui n'a d'égal que celui de la nébuleuse d'Andromède, du financement des mesures de M. Hollande.

Je sais, que cela a été un argument de campagne qui été utilisé jusqu'à la corde, mais, à travers les tribunes de professionnels ou de sommités universitaires non politiques, j'ai pu constater à quel point cet aspect de la question avait été bâclé, pourtant par un homme qui avait été inspecteur des finances.

Ce qui fait qu'aujourd'hui, plus que de la mauvaise humeur, comme le dirait mon cher Achille Talon « des craintes naissent en moi ». Je ne dirais pas que nous nous précipitons vers un syndrome grec, mais il y a un énorme hiatus entre dépenses et recettes prévisionnelles, qui me fait craindre qu'à plus ou moins longue échéance, le seul recours soit l'emprunt, et que nous nous retrouvions à la traîne de l'union Européenne comme l'Italie, l'Espagne, ou le Portugal.

Les seules réponses que j'ai pu lire çà et là consistent généralement à avancer « une meilleure justice fiscale, en taxant plus les hauts revenus ». Certes, certes, mais, comme d'avis de spécialistes il va manquer 11 milliards d'euros pour boucler le budget, ce ne sont pas les quelques centaines de milliers d'euros qui vont résoudre le problème… Il faudrait, et encore, cela ne serait pas suffisant, confisquer les avoirs des 100 premiers patrimoines français… Si tel était l'objectif de M. Hollande, je lui conseillerais alors de prendre dans son cabinet un élu local qui s'est fait le spécialiste de ce genre de confiscation, et partisan d'un d'écrêtage drastique (souvenez-vous le « revenu maximum d'existence » de 4000 … !)… Dans ces conditions, même le minimum vieillesse à 2000 … à partir de 55 ans, ce n'est plus de la science-fiction… Enfin, trêve de plaisanterie…

 

Ceci dit, pour reprendre l'expression populaire « je ne jette pas le manche avant la cognée » et j'attends de voir. J'espère que le sens des responsabilités du nouveau président lui fera prendre pleinement conscience de la situation, dont, à l'instar de l'éditorialiste du « Monde » que je citais il y a quelques jours, je pense qu'elle est plus grave que ce que l'on veut bien nous dire…

 

Enfin, l'avenir nous le dira…

Pour l'instant, l'avenir c'est le changement de majorité à l'Assemblée Nationale, où la majorité sortante va enfin pouvoir goûter aux joies de l'opposition, c'est-à-dire « dégainer, et tirer sur tout ce qui vient d'en face », répétant ainsi ce que la gauche a fait ces dernières années…

L'avenir c'est également dans quelques mois la fin de l'état de grâce, et 30 % de satisfaits du nouveau président…

 

La routine quoi !…

 

 



07/05/2012
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