Quousque tandem ?
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n bon français : « Mais, jusqu?où ? ». Ces mots sont tirés de l?exorde du père Cicéron dans son réquisitoire contre Catilina, fauteur de troubles de l?époque. La phrase complète étant : « Quo usque tandem abutere, Catilina, patientia nostra? » (Enfin, Catilina, jusqu?où vas-tu abuser de notre patience).
Fidèle à la formation de mes jeunes années, c?est une citation qui me vient souvent à l?esprit, en particulier ses deux premiers mots, alternative à d?autres expressions plus triviales, du style « faut pas pousser le bouchon trop loin », ou « faut pas pousser grand-mère dans les orties »?
Hier, c?était à cause de ceux qui nous doivent plus que la lumière, aujourd?hui, c?est le politiquement correct qui m?a fait avoir des remontées acides.
Je viens d?apprendre que la Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et Toxicomanies (MILDT) s?attaque directement à un des fleurons de l?agriculture française en menaçant d?interdire la communication sur le vin sur internet dans un rapport remis au gouvernement.
Mille milliards de mille sabords !
Je cite un extrait de cet article :
Le gouvernement souhaite engager une lutte contre la drogue, les addictions et les dépendances et cible en priorité la protection des jeunes. Le professeur Reynaud, spécialiste des addictions a remis un rapport proposant des mesures pour agir. La principale vise à interdire la publicité sur internet, pourtant autorisée depuis la modification apportée à la loi Evin en 2010 ; mais c?est aussi la promotion du vin sur les réseaux sociaux et les blogs qui se retrouve dans le collimateur des auteurs du rapport. La communication sur le vin ne serait autorisée que sur les sites des producteurs et d?autres, prédéfinis.
Le rapport préconise aussi l?instauration de nouvelles taxes : ajouter une taxe d?un euro pour chaque euro dépensé en communication et rehausser la taxe sur les boissons en fonction de leur degré d?alcool. Celles-ci s?ajoutent au projet de taxe comportementale sur le vin évoqué au mois de mai.
Bon, cela aurait peut-être comme premier, mais très maigre et unique avantage, de faire disparaître certains sites où le snobisme n?a d?égal que la prétention comme celui que j?ai épinglé il y a quelques mois ici même : « J? suis snob »
Plus sérieusement, il faut que ce professeur Reynaud ait des « sacrés trous d?air dans le cigare » pour rendre la promotion du vin responsable de l?alcoolisme juvénile. À moins que l?on ait à faire à des minets du 16e, ou du triangle Neuilly - Auteuil - Passy, qui, adeptes du site précité, se piquent le nez au Romanée Conti ou au Pétrus, ce sont avec des bibines de l?industrie brassicole multinationale ou des alcools du même tonneau que ceux-ci s?adonnent au « binge drinking » façon franglaise de dire « pochetronnage rapide ».
Et tant pis si je fais « vieux réac », et puisqu?on parle d?addiction, sauf erreur de ma part les téléphones portables ont toujours bonne place dans les écrans publicitaires.
M? ! Y en a marre de tout ce politiquement correct ! Oui, je lis les blogs consacrés au vin, ainsi que les articles de mon quotidien « Le Monde » sur le même sujet, oui je reçois des e-mails publicitaires de sociétés de négoce de vins. Cela m?a permis de constituer une cave dont je commence à être fier.
Une cirrhose ? Un delirium tremens ? Non, je rassure le professeur Reynaud, ce n?est pas ça qui me bouffe la santé.
Et pour finir de citer mon cher Pierre Dac : « Parler pour ne rien dire, et ne rien dire pour parler, sont les deux principes majeurs de ceux qui feraient mieux de la fermer avant de l?ouvrir »