Quand les juges « se flinguent » eux-mêmes?
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ci même, il m?est arrivé d?égratigner plusieurs fois la justice française. On pourra me reprocher, comme l?a déjà fait en privé un de mes anciens lecteurs, d?utiliser cet espace de liberté d?expression « pour régler des comptes personnels ». S?il est certain que les affaires évoquées relevaient complètement du domaine privé, il n?en reste pas moins que la justice, même si elle est passée par le prisme d?affaires personnelles, a parfois des réactions «qui font honte », pour reprendre l?expression d?un avocat.
Pour preuve, ce qui suit.?
Ceci est arrivé non pas dans un Tribunal Correctionnel, de Grande Instance, un Tribunal Administratif, ni même dans le Tribunal d?Instance à Fouilly-les-Oies, mais dans une Cour d?Assises. Celle-ci, loin des problèmes triviaux d?héritage, de troubles de voisinage, de dégradations involontaires, ou d?expropriation, traite des crimes, c?est-à-dire, entre autres, des homicides volontaires, des viols, des vols à main armée, etc. Les magistrats qui la composent sont amenés à juger et éventuellement à punir les pires actions qu?un être humain puisse être amené à commettre.
Cette très haute tâche n?a pas empêché deux magistrats pendant une audience de la Cour d?assises des Landes chargée d?examiner une tentative de meurtre, de passer leur temps à « tweeter » sur leurs téléphones portables. Malheureusement pour eux, leur « conversation » a été reportée par « Le Journal Du Sud-Ouest ». Leurs pseudos étaient respectivement « Ed » et « Gascogne ».
" On a le droit de gifler un témoin ? ", plaisante Gascogne le 21 novembre en pleine audience. Puis une heure plus tard, " Bon, ça y est, j'ai fait pleurer le témoin... #Oranginarouge ". " Question de jurisprudence, tweete Ed. Un assesseur exaspéré qui étrangle sa présidente en pleine audience d'assises, ça vaut combien ? " " Je serai témoin de moralité ", répond Gascogne. " Pour menacer la victime ? " " Si elle est morte, ce sera plus dur de la menacer ", répond Gascogne. Plus tard : " Je te renvoie l'ascenseur en cas de meurtre de la directrice de greffe ", rigole Ed, qui avoue un peu plus loin, " je n'ai plus écouté à partir des deux dernières heures ".
Édifiant, non ?
D?accord, je ne disconviendrai pas qu?il s?agit d?un cas isolé, et que ce n?est pas la peine de « bazarder le cageot » parce qu?il contient deux fruits pourris, mais cela est très révélateur, et me conforte dans mon sentiment de malaise, d?autant plus que d?après mes informations, il n?y aura pour les deux magistrats en question, aucune conséquence.
La justice manque de moyens, paraît-il. C?est sans doute vrai. Mais avant qu?elle se donne elle-même les moyens de montrer qu?elle est effectivement digne d?être celle de notre République !?
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