In ze mood, le blog d'humeur de Dominique

In ze mood, le blog d'humeur de Dominique

« Quand les bornes sont dépassées, il n'y a plus de limites »

tn

À

la place de cette tautologie éculée, j'aurais pu intituler mon article avec un « Peut -on rire de tout ? », tout aussi usé...

À l'origine de ceci, il y a la diffusion sur le net de la parodie du slogan du candidat Sarkozy : « la France forte », vite détourné par certains en « la franc fort »... Ce qui me gêne, ce n'est pas tant l'attaque contre le candidat, qui en verra certainement d'autres, mais qu'en fin de compte on assimile notre pays, la France, à une paire de saucisses, ce qui est ici carrément choquant... Ceci, aggravé dans cette version, où, comme je l'avais déjà évoqué plus bas, il y a des relents nauséabonds de germanophobie :

tumblr_lzi0tb894G1rpfvc8o1_500.png

S'il ne s'était agi que de cela, comme on dit trivialement, « je n'en aurais pas fait tout un fromage » (fût-il de Hollande...). Mais, cela m'a donné matière à réflexion, sur l'utilisation de la dérision en général, et non seulement en politique...

Tout d'abord, je ne crois pas en la « sacralisation » des personnes au motif qu'elles exercent des hautes fonctions. Ceci est d'autant plus vrai dans le cas de M. Sarkozy, que celui-ci dès le début de son mandat a lui-même abandonné la réserve de sa fonction. Son attitude plus que familière avec ses collègues chefs d'État, les « alors, casse-toi, pauv? c... », ou autre « descend, si t'es un homme... », ont tout de suite placé le personnage.

Sans doute fais-je preuve, tel mon ami Achille Talon, d'une outrecuidance prétentieuse, mais en ce qui me concerne je n'ai pas de difficultés particulières à faire la différence entre le bon humour et l'humour malsain...

S'il ne s'agit au bout du compte que de faire rire pour le rire, effectivement, on reste dans des limites acceptables.

Ainsi, même si cela reste de l'humour « potache », je ris toujours sans arrière-pensée aux parodies de Nicolas Canteloup, en particulier celles du « couple » Sarkozy - Merkel (Mama Schultie et le « bedit » Playmobil). Seul le rire est au bout, c'est ce qui rend ces « charges » acceptables...

Par contre, lorsqu'un prétendu humour ne sert qu'à mépriser, provoquer et choquer, alors il ne mérite pas ce vocable.

De la sorte, pour rester dans le domaine de la politique, les blagues sur la petite taille de M. Sarkozy et ses « talonnettes », le sobriquet de « Porcinet » attribué à M. Hollande, les oreilles de M. Bayrou, j'en passe et des pires, me laissent totalement indifférent, si ce n'est profondément agacé...

Il y a plusieurs mois, j'ai fermement réagi aux propos d'un blogueur local qui avait utilisé le surnom de « Tsarkozy ». Assimiler de la sorte le président de la République à toute une dynastie de la pire autocratie que le monde n?ait jamais connue, m'avait paru être une insulte non seulement à nos institutions, mais également à notre démocratie. Pendant cinq ans, qu'on soit d'accord avec lui ou pas, M. Sarkozy avait été l'élu d'une majorité de Français.

Mais cela va également au-delà de la politique. Dès que le moteur de l'humour n'est plus le rire, mais la haine ou la volonté de choquer il devient insupportable. Combien de fois M. Stéphane Guillon en a-t-il fait l'expérience ? Afin de s'assurer une audience ou un public, on peut tout se permettre. À l'instar de M. Christophe Alévêque, qui, il y a quelques années, c'était permis une charge douteuse sur les handicapés. Celui-ci, maintes fois interrogé sur le sujet s'en est sorti avec une « pirouette rhétorique » en affirmant quelque chose du genre : « un handicapé est venu me voir un jour en me remerciant, en disant qu'au moins, ce genre d'humour le faisait se considérer comme une personne normale, et non comme une personne faisant pitié ». Mouais...

untitledMême constatation dans une certaine presse écrite. Je reproduis une nouvelle fois un dessin se prétendant humoristique censé illustrer les rapports de l'Église et de l'argent. D'un parfait bon goût n'est-ce pas ?

Ce qui fait dire souvent à un animateur de France 2, Nagui, que si les chrétiens réagissaient tout aussi violemment que les pratiquants d'une autre religion lorsqu'on brocarde leurs symboles les plus sacrés, « ce serait l'émeute permanente »...



20/02/2012
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi