In ze mood, le blog d'humeur de Dominique

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Petite réhabilitation de deux légumes oubliés.

HB

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ier midi, à l?occasion du déjeuner dominical, un succulent pot-au-feu de langue de veau, de circonstance dans ces prémices hivernales, j?ai remarqué que les étalages des marchands de fruits et légumes, et même des grandes surfaces voyaient le retour d?anciens légumes dont le nom même avait été banni de notre culture culinaire. Il faut dire que pour les gens de ma génération, ces légumes étaient devenus pour leurs parents et grands-parents le symbole même d?une des périodes les plus sombres de leur existence.

rutabaga.jpgLe premier d?entre eux qui a fait partie de notre table hier, est le chou navet, alias chou de Suède ou de Siam, alias rutabaga? C?est cette dernière appellation, qui jusqu?à présent était porteuse d?une telle connotation négative due au fait que pendant l?occupation lors de la seconde guerre mondiale, il a été pour beaucoup un des seuls aliments de base. Il faut dire, qu?étant un légume très productif, il n?était pas contingenté par un quelconque rationnement. Bien que n?ayant pas totalement disparu, en particulier chez les adeptes du jardin potager, jusqu?à présent seule appellation de « chou navet » lui était attribuée. C?est donc avec surprise, et ceci est un peu à l?origine du présent billet, que j?ai vu que le magasin lui avait rendu son nom d?origine de « rutabaga ».

Bon, d?accord, je ne ferai pas mon ordinaire de cet hybride entre le navet et le chou, comme son nom l?indique, mais les goûts qu?il a hérités de ces origines font qu?il a toute sa place à côté des carottes et des navets dans un bouillon.

Même passif affectif pour un autre légume qui revient sur les étals : le topinambour.

Ici aussi, sa culture facile et abondante de ce tubercule, même dans les sols pauvres, a été une ressource précieuse pour calmer la faim entre 1940 et 1944. D?ailleurs, je connais bon nombre de jardiniers amateurs qui se méfient de cette plante qui peut devenir très envahissante si elle n?est pas canalisée, même si elle se caractérise par une magnifique fleur jaune.

À l?encontre du précédent légume, le topinambour a des qualités gustatives indéniables. Son goût rappelle immanquablement celui de l?artichaut, raison pour laquelle une autre de ses dénomination est celle « d?artichaut de Jérusalem ». Il se prête à de nombreuses préparations, sauté, en purée, frit, râpé cru, etc. Ma recette préférée est l?accommodement avec une sauce rémoulade après une cuisson à l?eau . Une autre mauvaise réputation qui lui est faite, outre le fait d?avoir servi d?ersatz pendant la guerre, est qu?il peut avoir des effets « dévastateurs » sur le ventre, si vous voyez ce que je veux dire? Ceci est dû à un de ses composants, l?inuline, non assimilée par l?organisme. Pourtant cet inconvénient peut-être presque supprimé lors d?une cuisson à l?eau en y ajoutant une demie cuillerée à café de bicarbonate de soude.

topinambour.jpg

Voilà, pour aujourd?hui? J?aurais pu également vous parler, dans le cadre d?une apologie des légumes oubliés, des panais, des cardons, les scorsonères, des crosnes, etc. Mais peut-être cela fera-t-il l?objet d?un autre billet?

Bon appétit !



10/12/2012
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