L'injure suprême...
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uisque le héros de bandes dessinées, Tintin, a le vent en poupe en ce moment aux États-Unis, il n'est pas difficile d'extrapoler en s'imaginant que le capitaine Haddock, qui par son prénom, Archibald, a déjà des accents anglo-saxons, soit d'origine nord-américaine.
Dans le corpus de ses fameuses injures (plus de 200), à côté de « bachi-bouzouk », « ectoplasme à roulettes », « phylloxéra », et autres « loup-garou à la graisse de renoncule », on pourrait alors ajouter : « espèce d'Européen »...
Je vois sur vos mines décontenancées que vous ne situez pas trop bien où peut se loger l'insulte...
Et bien, dans la fièvre préélectorale des élections présidentielles de 2012, aux États-Unis, bien sûr (je ne parlerai pas de celles qui nous concernent ici, car l'espace qui m'est imparti n'est pas extensible à l'infini, surtout que « ça commence fort »), parmi les noms d'oiseaux qui commencent à fuser entre républicains et démocrates, apparaît ce terme « d'Européen ».
C'est en effet une des dernières trouvailles du Parti Républicain pour mettre en difficulté le président actuel. C'est ainsi que le journal « Le Monde » de ce matin rapporte ces péripéties : «...mais aussi alimenter le discours de repli des républicains sur les " valeurs américaines " et mettre en difficulté Barack Obama, l? "Européen" »...
Après m'être déjà fait traiter ici et ailleurs « d'anticommuniste primaire », je sens que l'arme fatale « d'antiaméricain primaire » n'est pas loin...
Fidèle à mon combat contre les clichés, je suis effectivement réticent à le reconnaître, mais cette anecdote montre quand même que les yankees n'ont pas renoncé à leur infatuation de se croire supérieurs à tout le monde... Pour reprendre un autre cliché : qu'ils commencent à faire le ménage devant chez eux... Lorsqu'ils auront réduit leur dette actuelle qui s'élève à 14 000 15 000 (ce matin) milliards de dollars, alors, peut-être pourront-ils donner notre économie en contre-exemple...
Ceci prouve aussi les énormes contradictions dont souffre ce peuple. Comment peut-on critiquer la vieille Europe alors que l'on passe son temps à la singer. Il suffit de voir le nombre d'églises « néo néogothiques », ou de villas « encore-plus-néo victoriennes » qui fleurissent çà et là aux states, sans compter les tours Eiffel de pacotille dont un exemplaire trône au milieu de Las Vegas...
Je crois que c'est Georges Clémenceau qui s'adressant au président Woodrow Wilson, lors d'une de leurs innombrables querelles qui ont précédé le traité de Versailles avait dit : « Quand vous aurez, comme nous, 2000 ans d'histoire derrière vous, vous pourrez nous donner des leçons... ».
Voilà, c'était ma minute « d'antiaméricanisme primaire »... 1 partout, balle au centre...