Drôles de dialectiques
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vant-hier, sur Facebook j?ai participé à « un débat » au sujet de l?Europe.
Si je reconnaissais au nom de la liberté d?opinion que chacun peut avoir une vision différente de l?Europe actuelle, un rejet total de l'idée européenne me paraissait marqué du sceau de l?extrémisme. C?est une évidence, voire une tautologie?
À cause de cela, un de mes contradicteurs m?a renvoyé le qualificatif « d?extrémiste ». Hum !?
Un autre (si tant est qu?il s?agisse réellement de deux personnes différentes) m?a qualifié « d?esprit binaire ». Si ça lui fait plaisir? Mais le pire pour lui c?est qu?en disant cela je faisais de la stigmatisation.
Là où c?est franchement surréaliste, même comique, c?est que mon interlocuteur a une opinion qui revient de manière quasi obsessionnelle au sujet de l?État hébreu. Avec une régularité de métronome celui-ci essaie d?enfoncer dans le crâne de tous ses lecteurs qu?Israël est un État nazi. Je lui ai fait remarquer que cela était également pratiquer, et un autre niveau que le mien, l?art de stigmatiser. Réaction offusquée : ça, ce n?était pas de la stigmatisation ! Et pourquoi je vous prie ? Réponse de l?intéressé : « Israël est un état raciste , antidémocratique et bélliqueux, digne d'un nazisme moderne ! Prouvez moi l'inverse ! Stigmatisé ce n'est pas dire la vérité pour moi ! ». Ah bon ?
Ainsi que je l?ai exprimé en titre, on a là de la dialectique pointue? Ce jeune « penseur » ose ce que peu de philosophes ont fait : affirmer l?universalité et l?infaillibilité de leurs idées à un point tel qu?elles transcendent et excluent donc tout jugement de valeur. Je ne connais qu?un seul exemple : le dogme de l?infaillibilité papale !?
À ce sujet, j?en profite pour dire tout mon énervement de voir que cette personne, et beaucoup d?autres galvaudent un vocable pourtant lourd de signification. Israël est nazi, les États-Unis sont nazis, l?Europe est nazie, l?Ukraine est nazie, le journal « Le Monde » est un torchon nazi, j?en passe et des « plus pires » !
Que toutes ces personnes qui manient l?amalgame avec autant de facilité lisent, à titre de documentation cela va de soi, le tristement célèbre « Mein Kampf » du père Adolf. Ou qu?ils étudient le « monument » de l?historien américain William Shirer, malheureusement difficile à trouver, « Le troisième Reich, des origines à la chute ». Ils verront alors ce que le mot nazi veut réellement dire, en espérant qu?ils réfléchissent avant de l?accommoder à toutes les sauces?
Voilà, c?était mon coup de gueule de la fin de semaine?