In ze mood, le blog d'humeur de Dominique

ermettez-moi tout d'abord de vous faire écouter ceci :

Comparer un agent des impôts avec un magicien ou un sorcier ne pouvait naître que dans le cerveau de ce génial humoriste qu'était Raymond Devos, et bien sûr, cela n'a aucun rapport avec la réalité.

« Quoique, quoique... » comme le disait justement ce fantaisiste...

Dans chaque Centre Départemental des Impôts (le nôtre étant à Valenciennes), se trouve le service des Domaines. Ce sont leurs « agents » qui sont censés établir la valeur des biens immobiliers principalement lors d'une expropriation.

Le sens commun dicte que cette évaluation doit être faite en prenant comme éléments d'appréciation, l'état général de la maison que ce soit à l'extérieur ou à l'intérieur, la vétusté générale de ses éléments, son confort général, son environnement, etc.

Si comme moi vous pensez qu'il s'agirait là d'une procédure tout à fait normale, et bien, j'en suis profondément désolé, vous vous trompez lourdement...

Maintenant ces évaluations se font uniquement à l'extérieur de la maison, sans qu'une visite soit nécessaire. « C'est ce qui se fait maintenant le plus souvent », dixit l'édile concerné...

Arrivé à ce stade, on ne peut que se perdre en conjectures, et je suis forcé d'imaginer le scénario suivant :

L'agent des Domaines, s'approche de la maison, et essaie de faire le vide dans sa tête.

Il impose ses mains vers elle, ou mieux s'il en a la possibilité, se plaque sur elle. Au prix d'un gros effort de concentration, il arrive à faire l'union symbiotique entre son esprit et la matière. Rassemblant en lui les courants telluriques, et en appelant à toutes les forces de la nature, sa pensée pénètre derrière les murs et les volets, s'immisce dans les pièces, ne faisant plus qu'un corps avec la maison entière...

Dès lors, il a une vision complète du bien à estimer, et épuisé, mais heureux, il n'a plus qu'à rédiger son rapport...

Et cela fonctionne vraiment ?

Ben, j'en suis pas trop certain... La preuve, tel bien a été estimé par les Domaines, à peine un tiers de la valeur appréciée par de véritables professionnels, notaire ou agent immobilier... Autre signe qui montre que l'évaluation « ab externo » est perfectible, la question de la personne à l'origine de la demande : « Y a-t-il beaucoup de travaux à effectuer ? »

Cette nouvelle technique est donc à revoir...

Plus sérieusement, ceci m'amène à deux conclusions.

La première, que ce genre de comportement vient corroborer l'impression générale que la collectivité nationale, ou plus souvent les collectivités territoriales ne reculent devant rien pour atteindre à la propriété d'autrui...

Ensuite, qu'à un moment où on nous met en garde de « faire des économies » pour éviter le syndrome grec, les réductions du nombre de fonctionnaires sont souvent malheureusement « mal ciblées ». Plutôt que de « taper » dans les effectifs de l'Éducation Nationale, ou les forces de maintien de l'ordre et de sécurité, peut-être serait-il temps de faire le ménage dans certains services du ministère des finances où il semblerait que le travail de certains agents ne justifie en rien le traitement qui leur est versé.

Quant à l'origine du présent billet d'humeur, peut-être serais-je amené à y revenir dans les tous prochains jours...