Télé trash : jusqu'au bout de l'abomination...
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ercredi dernier, en effectuant notre zapping quotidien du début de soirée, nous sommes tombés sur une émission de M6 dont le titre était tout un programme : « Dans la peau d'une femme obèse ».
Dans le style émission de télé réalité, je croyais que nous étions déjà tombés au fond. Et bien, non, certains producteurs ont encore trouvé le moyen de gratter encore un peu la vase pour s'enfoncer encore plus...
Le principe de l'émission : une journaliste à la corpulence plutôt moyenne va s'initier et essayer de suivre le « régime alimentaire » d'une femme d'une quarantaine d'années souffrant d'addiction à la nourriture et pesant plus de 140 kilos...
10 minutes, 10 minutes c'est ce que nous avons tenu en face de cette abjection télévisuelle...
Tout y était, les efforts pour b... (désolé, il n'y a pas d'autre terme), les nausées qui s'ensuivent, les détails scabreux, le tout couronné par une inculpation non voilée à l'encontre de cette dame, plus victime de ses addictions qu'autre chose, sans compter une instillation insidieuse de ségrégation sociale...
D'accord, nous n'avons vu que 10 minutes, ce qui est insuffisant pour en tirer une conclusion générale, mais, ce laps de temps court situé au début d'une émission en « prime time » pour employer ce jargon franglais, montre à quel point tout est bon pour happer le téléspectateur...
Mais ce n'est pas tout, en continuant de sauter d'une chaîne à l'autre, nous sommes tombés sur cette fois-ci : « Dans la peau d'un handicapé », si, si...
À quand, « Dans la peau d'un malade du sida ou du cancer en phase terminale » ? Ou encore mieux : « Dans la peau d'un psychopathe tueur en série » ?... Quand verrons-nous assister en direct à l'agonie d'un malade pendant 50 minutes, le tout entrecoupé des publicités pour des produits détartrant les WC ?...
Mais, nos ancêtres les Romains avec leurs « jeux du cirque » et leurs gladiateurs sanguinolents, ou leurs esclaves boulottés par des lions, font maintenant pale figure...
Et le CSA dans tout cela ?
Ah, mais pardon, nous sommes dans le pays des libertés d'expression, et nos grands principes nous interdisent d'interdire...
Oui, mais il existe dans le code pénal tout un chapitre qui traite des « atteintes à la dignité de la personne humaine », dont on ferait bien de s'inspirer...
Enfin, nous sommes libres de regarder ou pas. Pour nous le choix a été vite fait, mais combien d'autres ont succombé à ce voyeurisme éc?urant... Pendant ce temps-là, Arte plafonne à 4 % de part de marché.