In ze mood, le blog d'humeur de Dominique

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De Charybde en Scylla.

HN

I

l y a presque un an, ici même dans mon billet intitulé « Du printemps à l?hiver », je n?inquiétais des dérives « théocratiques » de ce que l?on avait appelé « le printemps arabe ».

Aujourd?hui, les événements de Benghazi, viennent malheureusement corroborer mes craintes, après l?islamisation rampante de la Tunisie et de l?Égypte, même si les choses ne sont pas comparables.

A ce sujet, et en vertu de ce que mon professeur de mathématiques de classe de 3e avait érigé en véritable axiome : « la loi du moindre effort », je soumets à votre réflexion l?éditorial du journal « Le Monde » d?aujourd?hui, et qui recueille mon total assentiment.

La violence des fossoyeurs de la foi

Quel qu'ait pu être leur prétexte, et il y a plusieurs hypothèses, les hommes qui ont assassiné mercredi 12 septembre l'ambassadeur des Etats-Unis en Libye ont porté un coup à l'islam et à leur pays. Fossoyeurs de leur foi et de leur propre avenir.

Dans la première version des événements de la journée, l'attaque du consulat américain à Benghazi, dans l'est du pays, ferait partie d'un mouvement de protestation contre un film américain insultant l'islam. Se détachant des manifestants, un commando armé de fusils d'assaut et de lance-roquettes a pénétré dans le consulat et a ouvert le feu. L'ambassadeur Christopher Stevens a été tué, ainsi que trois autres Américains.

Les manifestants dénonçaient les extraits d'un film - L'Innocence des musulmans - diffusé sur Internet à l'occasion de l'anniversaire des attentats du 11 septembre 2001. Réalisé en Californie par un promoteur immobilier israélo-américain, le film qualifie l'islam de " cancer ". Il dépeint le prophète Mahomet sous des traits d'une particulière vulgarité.

La diffusion de ces extraits sur Youtube a été voulue par son auteur-réalisateur, qui répond au nom d'emprunt de Sam Bacile. Elle a été suivie d'une violente manifestation contre l'ambassade des Etats-Unis au Caire, de même que des défilés de protestation au Maroc, en Tunisie et au Soudan.

Si elle appartient à cet ensemble de réactions, la tuerie de Benghazi relève d'une longue série criminelle qui n'a pas peu contribué à donner de l'islam l'image d'une religion de violence sectaire et d'intolérance. Cela va de l'appel au meurtre lancé dans les années 1980 par l'Iran contre l'écrivain Salman Rushdie aux menaces proférées contre tel ou tel caricaturiste du prophète Mahomet.

Hillary Clinton, la secrétaire d'Etat, l'a très bien dit : " Les Etats-Unis déplorent tout dénigrement de la religion des autres, mais qu'il soit bien clair que rien, aucune justification, ne peut excuser des actes de violence de ce genre. "

Le débat qu'il peut y avoir sur l'impact d'Internet ou sur la question des limites à apporter à la liberté d'expression vient après - après seulement. Et, s'il a lieu, il ne saurait en rien atténuer la condamnation de ce type de violence.

Les autorités américaines semblaient s'orienter, jeudi, vers une autre piste. L'attaque du consulat aurait été planifiée de longue date. Le commando aurait profité de la manifestation pour passer à l'acte. Il appartiendrait à la mouvance islamiste la plus radicale, celle que l'on identifie comme la " franchise " Al-Qaida.

Le résultat est le même. Portés par une vulgate délirante d'une guerre à mener " contre les juifs etles croisés ", les djihadistes tuent au nom d'une religion dont ils ne cessent de ternir l'image. Dans l'état désordonné de la Libye post-Kadhafi, on peut les imaginer alliés avec quelques sbires de l'ancien régime pour semer la mort et le chaos.

C'est le propre des dictatures les plus cruelles que de laisser en héritage, une fois abattues, des sociétés exsangues. Et qui mettent du temps à se recomposer.



14/09/2012
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