In ze mood, le blog d'humeur de Dominique

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Autosuggestion?

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J

e lisais récemment l'interview accordée par le président des maires ruraux du Nord au sujet des incivilités commises par les adolescents et les jeunes adultes et des réponses « disproportionnées » par les maires de Cousolre (Nord) et Arronville (Val-d'Oise).

Je ne m'appesantirai pas sur le contenu de cette interview insipide, et remplie de lieux communs ainsi que de bonnes intentions complètement creuses?

Non, je voudrais revenir sur une phrase de celle-ci, au sujet des mesures à prendre contre la délinquance de bandes de jeunes :

« Cela ne m?empêche pas de faire des rondes (à pied, à vélo, en voiture) à la tombée de la nuit dans les lieux sensibles et de prendre ma « casquette » de garde-champêtre. »

Le terme de « garde-champêtre » est tout à fait significatif car il sous-entend que la lutte contre ce type de délinquance est tout aussi « gentillette » que celle qui oppose Parju, alias Moustache, au braconnier Blaireau, alias Louis de Funès, dans le film d'Yves Robert « Ni vu ni connu »?

Autre remarque, je crains que la casquette de garde-champêtre soit un peu trop grande pour cet élu !?

Je m'explique. Dans cette commune se trouve un logement vacant qui avait été complètement réhabilité en attendant sa vente (chauffage central neuf, sanitaires neufs, installation électrique rénovée, nouvelles moquettes, etc.). Celui-ci a été rapidement squatté par une bande d'adolescents et de jeunes adultes, qui ne se piquaient pas que le nez, et pas qu'avec des produits des alambics? Quant aux résultats sur la maison, ils ont été à la hauteur de ce qu'on pouvait craindre. L'installation électrique avait été arrachée, le chauffage vandalisé, début d'incendie dans une chambre, dégâts des eaux volontaires, etc.

Il y a deux ans, prise en flagrant délit par une patrouille de police, la majorité de ce groupe avait été interpellée, et conduite au commissariat de police du bourg voisin.

Malgré la plainte du propriétaire, le dossier avait été « égaré ». La rapide enquête initiée alors, mais jamais terminée, avait cependant permis de constater que ces jeunes appartenaient à des milieux, loin, voire très loin , d'être défavorisés. Sans doute y avait-il eu là, une relation de cause à effet?

Toujours est-il que quelques jours plus tard ces délinquants en herbe avaient « repris possession » de leur squat, au vu et au su de tout le monde?

Ceci me fait conclure que le « garde-champêtre » doit sans doute considérer que la maison en question ne fait pas partie « des lieux sensibles », et qu'il vaut mieux réduire ses rondes pour des questions de sécurité au trajet entre la mairie et son domicile?

Dans ces conditions des phrases creuses et ronflantes, telles que « Et nous mettons également un point d?honneur à ce que les manifestations festives ne soient pas excluantes (sic !) Pour les jeunes qui n?ont pas tous les mêmes moyens. Dans nos marchés publics, nous incluons systématiquement la clause d?insertion pour offrir à des jeunes la possibilité d?accéder par ce biais au marché du travail. » ne sont qu'une autosuggestion telle la méthode Coué principalement destinées à se faire plaisir, ou tout au moins à se rassurer. Tout cela fait peut-être partie des moyens de lutte contre une délinquance rampante, je n'en disconviens pas, mais tant que leurs auteurs auront ce sentiment d'impunité, et qu'à l'exemple de ce qui précède ils continueront d'avoir « l'absolution » les autorités parentales et sociétales, passez-moi l'expression triviale, « on pourra toujours faire les pieds au mur », aucune solution ne pourra être apportée à l'insécurité ambiante. (Je parle « d'insécurité », et non pas comme M. le président des maires ruraux du Nord, « de sentiment d'insécurité », terme qui tendrait à faire croire qu'il s'agit là justement d'une autosuggestion non basée sur la réalité.)



07/08/2012
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