In ze mood, le blog d'humeur de Dominique

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Un sentiment de malaise?

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lus que de la mauvaise humeur c'est ce que j'éprouve ce matin après la lecture dans « Le Monde » d'une tribune signée Beate Klarsfeld, dont le titre à lui seul résume la problématique : « Pourquoi l'Allemagne doit être généreuse avec la Grèce ».

J'éprouve beaucoup d'admiration pour Beate Klarsfeld et son mari Serge pour le combat qu'ils ont mené pendant toute leur vie contre l'impunité des criminels contre l'humanité. Aujourd'hui, à moins qu'ils aient commencé en culottes courtes, pratiquement plus aucun de ceux-ci n'existe encore. Dès lors, pourquoi se croire obligé de changer de terrain de lutte, et d'écrire ceci :

« Les Allemands devraient prendre également en compte les destructions dont ils se sont rendus coupables, l'emprunt imposé à la Grèce pendant la guerre, les travaux forcés des prisonniers de guerre italiens, Guernica et tant d'autres noms qui évoquent des souffrances infligées par les Allemands à des peuples européens, sans oublier la Shoah », pour justifier l'obligation morale la qu'aurait l'Allemagne à aider la Grèce.

Pendant combien de temps encore va-t-on culpabiliser le peuple allemand ?

Certes, les Allemands ont une part de responsabilité indéniable dans l'avènement du nazisme dans leur pays, mais, si comme moi, on éprouve un quelconque intérêt pour cette période de l'histoire mondiale, on comprend vite que le peuple allemand a été à la fois son propre bourreau, et sa propre victime.

Par ailleurs, il est avéré que l'inflexibilité des vainqueurs de 1918, dont la phrase emblématique restera « l'Allemagne paiera » portait en elle le germe du totalitarisme vers lequel ce pays a basculé.

Du coup, de tels arguments : « L'Allemagne hitlérienne aurait pu être démembrée à jamais et désindustrialisée. Les Occidentaux ne l'ont pas voulu ; ils ont alors surmonté leur position dominante et remis en marche l'Allemagne de l'Ouest. L'Allemagne d'aujourd'hui a une dette imprescriptible envers de grands européens comme le Français Robert Schumann, l'Italien Alcide De Gasperi ou le Belge Paul-Henri Spaak » ne sont absolument pas recevables. Ces grands européens, à laquelle j'aurais rajouté Jean Monnet, étaient plus clairvoyants que philanthropes. Contrairement à leurs prédécesseurs de 1919, ils avaient compris que le fait de remettre une nouvelle fois l'Allemagne « à genoux » aurait eu immanquablement les mêmes conséquences que 40 ans plus tôt.

Vouloir à tout crin que l'Allemagne à genoux inonde les mains des pères fondateurs de l'Europe avec des larmes de reconnaissance, c'est à mon avis, encore une forme d'humiliation?

Près de 70 ans après la fin du deuxième conflit mondial, il est grand temps d'arrêter de donner mauvaise conscience, et de ne se souvenir de ces tragiques événements que pour le devoir de mémoire, et pour l'édification des générations futures.



05/06/2012
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