In ze mood, le blog d'humeur de Dominique

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Séquence nostalgie : quelques précisions?

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'est avec grand plaisir que j'ai constaté que mon billet d'hier, malgré son caractère personnel, avait reçu de nombreuses visites et échos favorables.

Du coup, outre la réponse au commentaire de JMB sur cet article, je tenais à apporter quelques précisions qui me semblent importantes, derrière le caractère affectif des photographies présentées, sur l'histoire et les racines des régions concernées.

Ceci se manifeste surtout par les métiers exercés par quelques personnes présentées.

Pour la branche paternelle, si du côté des « Gras », les activités étaient « classiques », mon arrière-grand-père Elie étant professeur de musique, ainsi que titulaire des orgues de l'église de Fourmies, et mon grand-père Fernand, comptable, du côté des « Bonnefoy » tout rappelle le glorieux, mais hélas lointain passé textile de cette petite ville. En effet, du début du XIXe siècle jusqu'au milieu du XXe siècle, Fourmies avait acquis une réputation européenne, voire mondiale dans la fabrication de fils de laine et de cachemire de très haute qualité. Ceci étant sans doute dû à la qualité hygrométrique tout à fait particulière du coin. Cette ville se situe dans une cuvette humide. Le nom de Fourmies viendrait du bas latin « formies » signifiant « marécages »? Du coup, mon arrière-grand-père Théodore avait assis une situation confortable sur la représentation d'articles pour l'industrie textile. Mais, la « palme » du métier le plus particulier revient à mon grand-oncle Fernand Bonnefoy, évoqué en fin de montage, et qui était « acheteur de laine sur pied »? C'est-à-dire que celui-ci, parfaitement bilingue français-anglais, prenait le bateau pour l'Afrique du Sud une fois par an pour acheter la laine de centaines de milliers de moutons alors que celle-ci était encore sur leur dos?.

À ce sujet, je ne peux que recommander fortement à mes amis du Nord, et même d'autres lieux, de visiter le sensationnel écomusée de Fourmies qui reprend cette histoire textile avec des animations de fonctionnement d'anciennes machines restaurées, qui vous apprennent de manière concrète comment était fabriqué un fil de laine. Mais vous pourrez également connaître l'histoire de Fourmies, en particulier celle du 1er mai 1891 que mon « collègue » Éric Pastyka a évoqué sur son blog il y a quelques semaines. Lorsque mes moyens physiques me le permettaient encore j'éprouvais une véritable passion pour ce musée, ceci d'autant plus qu'il contient de nombreux éléments familiaux, telle cette affiche de 1914 qui reprend la liste des 50 otages établie par l'occupant allemand afin de garantir la bonne fin de la reconstruction du viaduc ferroviaire qui enjambait la ville, et dont mon arrière-grand-père Théodore faisait partie. Mais également cette reconstitution d'une vitrine d'un magasin d'avant la seconde guerre mondiale, qui contient la robe que portait ma grand-mère Suzanne sur sa photo de communion, ou les costumes de marin dont étaient « affublés » mon père et mes oncles sur les clichés que vous avez vus. D'autres objets sont également présents, et dont ma grand-mère avait eu la clairvoyance de faire don à l'écomusée peu avant son décès.

Quant à la branche maternelle, vous aurez sans doute compris sa ruralité. Il faut dire que dans le petit village du Cambrésis de Saint Python, on retrouve des Bantegnie ou des Manet jusqu'au XVe siècle? À part mon grand-père Robert, instituteur puis directeur d'école publique, cette famille se caractérise par sa modicité. Ainsi, mon arrière-grand-père Charles Bantegnie était « employé de chemin de fer ? cabaretier » aidé dans ce dernier métier par mon arrière-grand-mère Laure.

En ce qui concerne mes arrière-grands-parents Clotaire et Virginie, on revient ici au textile?

En effet ces derniers étaient citoyens du petit village de Beauvois-en-Cambrésis près de Caudry dont l'activité principale était le tissage du coton et de la dentelle. Cette dernière activité étant toujours vivace ainsi que je l'ai rappelé ici même il y a quelques mois. En effet, la dentelle qui ornait la robe de mariée de Lady Kate Middleton, récente épouse du prince William futur héritier de la couronne d'Angleterre, avait été tissée à Caudry.

Mon arrière-grand-mère Virginie était « rentrayeuse », c'est-à-dire qu'elle examinait à la loupe, au sens propre, les tissus récemment fabriqués afin de raccommoder les défauts de tissage. Mon arrière-grand-père était lui ouvrier textile sans autre précision (?)?

Pour revenir à un point de vue plus personnel, bien que je ne croie pas à l'atavisme en tant que transmission quelque peu mystérieuse de traits de caractère ou de dons, je pense que la culture que j'ai héritée à la fois de petits bourgeois aisés et de modestes employés ou ouvriers, en passant par un serviteur enthousiaste de l'Instruction Publique, explique peu ou prou ma réticence à me fondre dans des schémas de pensée tout faits?

En vous remerciant une nouvelle fois pour votre intérêt pour cette « tranche de vie »?



16/06/2012
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