In ze mood, le blog d'humeur de Dominique

Ce qui se passe en Égypte, à l'instar de ce qui s'est passé en Tunisie, ne peut que réjouir les défenseurs de la démocratie, et c'est très bien ainsi.

Mais attention, défendre ses droits imprescriptibles n'autorise pas à mettre en péril la mémoire la plus précieuse de l'humanité. Que l'on détruise par le feu le siège du parti politique de M. Moubarak, peu m'en chaut. Si cette hyper violence, bien que je ne l'approuve pas, peut avoir valeur de symbole aux yeux de l'Égypte et du reste du monde, alors pourquoi pas ?

Mais que l'on s'en prenne au Musée des Antiquités Égyptiennes, qu'on saccage une dizaine de momies, et que l'on commence un pillage en règle, alors là, je m'insurge !

Je sais pertinemment qu'il va m'être répondu que cela est le fait d'une minorité incontrôlée. Bien qu'il me paraisse qu'il soit possible, pour ne pas dire probable que cette minorité ne soit pas si « incontrôlée » que cela, je suis prêt à l'accepter. Mais l'histoire nous apprend que les exagérations de toutes sortes finissent toujours par nuire à l'idéal des grands changements initiés par la volonté populaire.

Déjà que l'avenir de cette révolution, si sa première étape ne se termine pas dans une répression à la hauteur de sa violence actuelle, me paraît déjà plombé par l'importance du premier parti d'opposition qui attend bien sagement qu'on lui tire les marrons du feu, et même si je n'ai aucune chance d'être entendu, je dis au peuple égyptien : ne vous trompez pas de cible, les pharaons d'il y a 4000 ans n'y sont pour rien, et vous ne feriez que vous dévaloriser aux yeux d'une opinion mondiale qui vous regarde avec sympathie si c'était des trésors inestimables de l'histoire de l'humanité qui étaient amenés à disparaître.