« Ma petite entreprise, connaît pas la crise »...
En flânant, çà et là dans la station balnéaire où nous séjournons, mon épouse a souvent entendu les commerçants (fixes ou nomades) se plaindre de la frilosité des touristes en matière d'achats.
Bon, à première analyse on est en droit de se dire à l'instar de nombreux observateurs que la crise est passée par là...
Mais certains petits détails font qu'en ce qui me concerne, je suis très tenté de nuancer cette analyse.
Premier exemple : sur le marché, celui de ce monsieur qui s'étant vu confier par son épouse un billet de 20 ? pour acheter quelques fruits et légumes, est revenu tout penaud en disant : « je n'ai pas assez... ». Il n'est de secret pour personne qu'effectivement malgré les conseils nombreux qui nous sont donnés de manger au moins cinq fruits et légumes par jour, ceux-ci restent relativement chers. Mais de là à facturer le kilo de pêches blanches quasiment au prix de la truffe...
Autre exemple tout aussi significatif, si ce n'est plus : l'éternel marchand de poulets rôtis, qui outre sa propension à vous faire avoir faim avant l'heure, est toujours le bienvenu pour assurer un repas rapide de dépannage... Personnellement, chez nous, pour être fidèles au slogan publicitaire d'une ancienne marque de cuisines équipées : « nous ne jetons rien ». Donc, nous avons entre nos mains le petit carton publicitaire avec la liste des produits proposés par ce rôtisseur et leurs prix de cette année, et celui de la cuvée 2009... Prenons par exemple le poulet de base. Tout juste pour 4 appétits moyens. Prix 2009 : 8,90 ?. Prix 2010 : 9,90 ?. Soit une augmentation de plus de 11 %...
Je serais un des premiers à admettre que le taux d'inflation qui nous est communiqué chaque année est largement sous-évalué, mais de là à arriver à ce chiffre...
J'aurais pu également vous parler des 3 pizzas et de la bouteille de vin (ordinaire) à 48 ?, ou de la « bannette » à 1 euro !
Non, Mesdames et Messieurs les commerçants, n'accablez pas la crise ! Peut-être serait-il temps de vous rendre compte que si le touriste a beaucoup de défauts, peut-être que désormais, en pensant à sa rentrée, il est moins « élastique » sur les prix... Même si par le passé on a souvent utilisé cette expression, jamais à mon avis vous n'avez été aussi près de « tuer la poule aux ?ufs d'or ».