In ze mood, le blog d'humeur de Dominique

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Les nouvelles « idées reçues »...

tnÀ la longue liste des idées reçues établie dès les années 60 par le « maître » Pierre Daninos, du style : « les Russes sont insondables, les Anglais flegmatiques, les Allemands disciplinés, etc. », si celui-ci revenait sur terre, il pourrait en ajouter une autre : « les réseaux sociaux sont une atteinte à la vie privée »...

Deux faits sont à l'origine du présent billet : une discussion sur le site des tintinophiles « tintin.com », au sujet du succès de ce personnage virtuel sur le réseau « Facebook » (de 500 000 amis), et les récents licenciements de 4 cadres au motif que ceux-ci avaient critiqué publiquement leurs collègues sur ce même réseau.

« Atteinte à la vie privée » ? Pour constituer ce qu'il faut bien appeler un délit, il faut qu'il y ait des man?uvres d'une personne physique ou morale pour collecter et publier des informations au sujet de la vie intime d'un tiers sans le consentement de ce dernier. Or, à moins de commettre une grossière erreur, toutes les informations présentes sur les réseaux sociaux sont déposées par les intéressés eux-mêmes. Moralement et pénalement, le seul reproche que l'on pourrait faire aux membres de ces réseaux, serait celui de l'exhibitionnisme. Mais, tant que cela n'est pas « contraire aux bonnes m?urs », il n'y a rien de répréhensible.

Maintenant, les renseignements publiés sont, et restent de la responsabilité du membre du réseau social. Entendons-nous bien, employé moi-même, je reste très vigilant quant à la défense des droits des travailleurs. En ce qui me concerne, je trouve cependant que la position des personnes licenciées pour avoir critiqué sur Internet leurs collègues ou leurs patrons est indéfendable... Que j'ai moi des opinions sur mon patron ou mes collègues, elles n'appartiennent qu'à moi, et je ne vois pas l'utilité de les crier à tous vents. Et quand bien même cela serait, j'aurais au moins la pudeur élémentaire d'assumer la conséquence de mes actes.

Personnellement, membre du réseau « Facebook », je n?y mets que ce que je veux bien y mettre.

L'autre cliché qui court volontiers sujet de ces réseaux sociaux est celui « du manque de confidentialité ». En fait, on pourrait faire exactement la même remarque que précédemment.

Il reste cependant un reproche, qui est celui de certains « craquages » de mots de passe qui guettent les membres du réseau social. Tout cela n'a jamais été prouvé, et reste selon moi du domaine de la rumeur, ou plus exactement du « buzz » pour parler « Internet ».

Ces critiques sont d'autant plus vivaces dans l'opinion publique, qu'elles ont été relayées par la « gente journalistique ». Bon, ainsi que je l'ai dit dans un autre article, il faut bien qu'ils trouvent quelque chose à dire... À notre époque, ils sont devenus les nouveaux prophètes. De même qu'au Moyen Âge, toute glose ou ouvrage philosophique devait commencer par « Aristoteles dixit » (Aristote a dit), toute discussion physique ou électronique, contient invariablement « les journalistes ont dit »... D'accord, je ne conteste en aucune façon leur utilité, mais comme le prescrit le bon sens populaire, « faut en prendre et en laisser » !...

Enfin, il est coutume de stigmatiser « le caractère artificiel » de telles relations. Il est forcément artificiel, puisque basé sur un environnement virtuel. Certes, le vocable d'« amis » est un peu galvaudé, car, à l'instar d'un autre tintinophile, en ce qui me concerne je considère que je n'ai qu'UN ami. Mais, si l'on remplace ce terme par celui de « relation », on recadre tout à fait le but de ces nouveaux outils de communication. Personnellement, je ne déteste pas savoir ce que sont devenus les personnes que j'ai pu croiser dans ma vie. J'y vois d'ailleurs plus un intérêt en autrui qu'une satisfaction de ma curiosité. De plus, cela permet de découvrir certaines personnes, qui n'ont eu jusqu'à présent qu'une façade « sociale », au travers de leurs intérêts personnels (musique, littérature, cinéma, etc.). D'ailleurs, j'ai même découvert grâce à ces « j'aime » des choses dont je ne soupçonnais même pas l'existence, et qui sont pourtant dignes d'intérêt.

Quant à la réflexion suivante que j'ai déjà lue sur un site : « ceux qui cherchent des amis sur "faceprout" c'est qu'ils sont incapable d'en trouver dans leur quartier », non seulement elle montre le manque d'intelligence de son auteur, mais elle est intolérable dans la mesure où elle ne critique pas le réseau social en lui-même, mais bien ses membres... Bref, les réseaux sociaux seraient d'après cet intéressant personnage « la poupée gonflable sociale » des personnes esseulées... Délicat...

Maintenant, tout cela veut-il dire que je suis un « réseauxsociauxdolâtre » ?

Eh bien, loin s'en faut ! Déjà, sur un plan pratique, mes « amis » se comptent sur les doigts des deux mains, ce qui prouve que je suis loin d'être « accro »...

Mais, plus sérieusement, derrière leur côté « bon enfant », se profilent des perspectives inquiétantes... Les événements de l'été dernier, en particulier les « apéritifs géants et publics » dont a été à l'origine « Facebook », doivent nous alerter sur le côté « levier de masses » de ces nouveaux phénomènes. Il y a quelques mois, il s'agissait d'organiser des événements festifs (ou pseudo festifs)... Qui peut nous assurer que dans quelques semaines, quelques mois, ce phénomène de masse ne sera pas aussi anodin ?

L'exemple récent de l'appel de M. Cantona, que je relate ci-dessous, est à ce sujet tout à fait exemplaire.

Plus que la confidentialité de la vie privée, qui est à mon avis « l'arbre qui cache la forêt » ou une « tarte à la crème », c'est cet aspect d'utilisation des instincts grégaires, ou panurgesque qui est inquiétant... Et là, à ma connaissance aucun journaliste ne s'en est jamais fait l'écho...



02/12/2010
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