In ze mood, le blog d'humeur de Dominique

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Le dur apprentissage de la démocratie...

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a y est, un nouveau président a été élu avec plus de 60 % des voix...

Non, pas ici, il nous faudra encore patienter deux mois, mais bien évidemment en Russie avec la (ré -) élection de Vladimir Poutine...

Si j'évoque cela, c'est que dans les différents journaux écrits ou audiovisuels, il a beaucoup été question de la part d'ombre qui a entouré cette élection.

Il est certain qu'avec ce personnage « botoxé et body-buildé », ci-devant général du KGB, aujourd'hui ersatz de prince impérial, on sent l'ombre d'un règne personnel, et comme le disait le radical Édouard Herriot « qu'on a beau faire ce qu'on veut, la politique c'est comme l'andouille, ça sent toujours un petit peu la m... »...

Mais, je pense que notre statut de « gardien du temple » de la vieille démocratie occidentale ne nous donne pas tous les droits, et, sans jouer les Jacques Vergès, nous devons considérer avec indulgence que la démocratie russe a à peine 20 ans...

Dois-je rappeler que l'on est passé d'un régime autocratique et féodal en 1917, à un autre régime oligarchique, et même tout aussi autocratique, aggravé par le fait qu'il se drapait dans le qualificatif de « populaire »... En résumé, en plusieurs siècles d'histoire, la Russie n'a jamais connu de véritable démocratie...

D'ailleurs, notre propre histoire de la démocratie est elle-même bien chaotique. Née en 1789 sur le terreau des philosophies du XVIIIe siècle, trois ans plus tard elle a été largement dévoyée, et même confisquée à partir de 1800 jusque 1870, malgré les soulèvements populaires de 1830 et 1848...

Je vais sans doute faire preuve d'une hérésie historique, mais le régime russe actuel me fait penser à notre second empire entre 1856 et 1870, où, malgré le règne personnel de Napoléon III, il existait une opposition républicaine à la chambre des députés, du moment qu'elle restât « discrète ». Cette opposition républicaine qui prendra le pouvoir en 1870, avec des figures historiques elles-mêmes non irréprochables. Sans doute vais-je me faire agonir en déboulonnant quelques « statues du commandeur », mais M. Thiers dont l'autoritarisme n'est plus contesté par personne, a lui-même reçu le surnom de « bourreau de la Commune ». Quant à Messieurs Jules, Grévy (co-répresseur de la Commune) et Ferry, ils ont été tout au long de leur vie politique les plus fidèles zélateurs du colonialisme dans la pire acception du terme, celui basé sur la prétendue supériorité de la race blanche sur les autres, et le devoir institutionnel « d'apporter les bienfaits de notre civilisation »...

Enfin, notre modèle démocratique a quand même exclu la moitié de sa population jusqu'en 1944, date à laquelle la participation des femmes à la politique de notre pays a enfin été reconnue légalement...

Donc, rien n'est parfait en Russie, mais pourquoi voulons-nous que nos voisins slaves fassent en 20 ans ce qui nous a nécessité un siècle et demi ?...

Et puis, qu'avons-nous fait de notre propre démocratie ?

J'ai parfois l'impression que nous nous comportons comme un enfant trop nourri qui chipote devant son assiette.

Soyons clairs, jamais une campagne présidentielle ne m'a paru aussi terne et surtout négative. Que ce soit dans les médias, sur Internet dans les forums ou la blogosphère, il ne s'agit que de démolir celui d'en face. Arrivé à ce stade, je ne sais nullement pour qui je dois voter, mais il est certain que je suis imbattable sur ceux pour qui je ne dois pas voter.

D'accord, il y en a quand même qui proposent certaines choses.

Mais les unes, font transparaître une certaine méconnaissance, d'autres sont complètement délirantes. Je reviendrai d'ailleurs sur ces « avatars de campagne » prochainement dans la rubrique « par le petit bout de la lorgnette »...



06/03/2012
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