In ze mood, le blog d'humeur de Dominique

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D'où proviennent les bonus de nos « chers banquiers » ?

tnTout d'abord, j'emploie ce terme de « bonus » si souvent utilisé par nos journalistes, bien que dans ce cas il faille se servir du pluriel « boni », le « bonus » en question n'étant ni un excédent des recettes sur les dépenses, ni une réduction de la prime d'assurance, mais bien une gratification supplémentaire accordée à certains salariés. Enfin, si je commence à enseigner les subtilités de notre langue française à cette profession, je crains que ma tâche soit aussi compliquée que celle des Danaïdes à remplir leur tonneau...

Pour en revenir à ces fameux « bonus », distribués si généreusement à nos ineffables banquiers, nonobstant l'argent qui a été injecté grâce à nos impôts pour éviter que leurs châteaux de cartes ne se cassent la figure en 2008, leur origine la plus communément avancée, et qui prévaut dans la conscience collective, est celle d'une rétrocession des profits faramineux que procurent les transactions des fameux « traders » sur le marché des capitaux. Cela est tout à fait exact. À ce sujet, savez-vous ce que les membres de cette profession appellent « une bricole » ? Et bien, c'est une somme inférieure à 10 millions de dollars...

Mais, un événement personnel récent vient de me montrer qu'il n'est nul besoin de jongler avec des milliards d'euros pour se faire du fric...

Depuis très, très longtemps nous sommes clients du Crédit Agricole. Mon épouse y possède un compte personnel, tout à fait modeste, et aux transactions peu nombreuses. Pour des raisons qu'il serait trop long d'expliquer, et au fond sans intérêt, il y a quelques jours ce compte s'est trouvé débiteur de la somme faramineuse de... 37 ? ! Deux à trois jours après l'apparition de ce découvert, une autre ligne apparaît au débit du compte et intitulée « Frais Lettre Cpte Débiteur » pour un montant de 16 ?. Renseignements pris, il s'agit de l'envoi d'une lettre ordinaire rappelant le client à ses « obligations ». Première constatation : au moment où j'écris ces lignes, cette missive, bien que dûment facturée, n'est toujours pas parvenue à mon épouse... Autres constatations immédiates : le découvert est maintenant passé à 53 ?, et le coût de cette missive par rapport au découvert initial représente modestement plus de 43 % !

Si je fais un rapide calcul, et en fonction des références que je peux avoir, cette lettre doit avoir un coût (traitement + enveloppe + papier + affranchissement) que je n'estime pas supérieur, et en étant large, à 1 ? . Marge brute pour cet envoi : 15 ? !

Le Crédit Agricole revendiquant au minimum 16 millions de clients, on peut raisonnablement évaluer, compte tenu des circonstances économiques, qu'il doit être envoyé au minimum ( minimorum...) de 300 à 400 000 lettres de ce type par année. Ce qui représente un bénéfice compris entre 4,5 et 6 millions d'euros. Et ceci ne tient pas compte de l'éventuelle lettre de relance, recommandée cette fois, et facturée 20 ?, ce qui compte tenu de la recommandation dégage à peu près la même marge... Et je ne parle pas des agios qui seront comptés à un taux très proche de celui de l'usure...

Chacun tirera la conclusion qu'il souhaite des faits présentés.

En ce qui nous concerne, et en fonction d'autres péripéties qui nous sont arrivées avec cette banque, et en particulier son agence de Maubeuge, nous en avons tiré nos propres conclusions, et je vous promets un nouvel article à ce sujet très prochainement...

Disciplinés, OUI ! Couillons, NON !

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21/01/2011
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