In ze mood, le blog d'humeur de Dominique

In ze mood, le blog d'humeur de Dominique

Centenaire

6012.JPG

E

n marge de la commémoration officielle du centenaire du déclenchement de la première guerre mondiale, ce 29 août est pour moi une date particulière. Voici en effet un siècle jour pour jour que mon grand-père a été capturé par les Allemands.

Quelquefois à cette date il évoquait cet événement. Ceci toujours avec beaucoup de retenue et de discrétion qui aujourd?hui encore me donnent une impression de fugacité de ce récit. Cependant, j?arrive encore à me remémorer la suite des événements telle qu?il nous la décrivait. Aujourd?hui je peux préciser cette séquence, en particulier les dates exactes, grâce à des informations précieuses collectées sur le site d?un amateur passionné de la guerre 14 18 :

http://www.chtimiste.com/

Au début du conflit mon grand-père avait rejoint le 165erégiment d?infanterie cantonné dans la ville de Montmédy, dans le département de la Meuse. Cette garnison avait pour tâche de contrôler la voie de chemin de fer reliant Sedan à Longuyon ainsi que la vallée de la Chiers.

  • Peu d?événements jusqu?au 25 août 1914.
  • Devant l?avance allemande le général en chef donnait l?ordre de miner tunnels et ponts.
  • Le 27 ceux-ci sautaient et la garnison prenait le chemin de Verdun.
  • Le 28 les troupes furent cependant rattrapées par l?ennemi et rentrèrent en contact avec celui-ci.
  • Le 29 dans la forêt de Woëvre, des combats opposèrent l?avant-garde allemande et le 165e régiment d?infanterie. Ce sera là la seule évocation que mon grand-père nous fera de son combat. Voici, à peu de choses près ce qu?il nous en a rapporté : « Nous sommes pris comme cibles par les Allemands. Nous nous mettons à couvert dans un fossé. M?adressant à mon camarade à ma droite, celui-ci ne me répond pas. Je me rends compte qu?il est mort, tué d?une balle en plein front. Je me suis alors dit :? Ce n?est pas le moment de faire le mariole (sic)??». Voilà l?unique et sibyllin récit de combat de mon grand-père. Il n?en dira jamais plus. Je me suis souvent posé la question de savoir pourquoi tant de discrétion. Aujourd?hui je pense qu?il s?agissait d?humilité et de souhait de ne pas remuer de tragiques souvenirs.

Un peu après, submergés par le nombre, ils n?ont d?autre solution que de se rendre. 1500 soldats seront ainsi faits prisonniers. 600 d?entre eux seront fusillés sur place en représailles. Les autres, dont fort heureusement mon grand-père, seront envoyés en camp de prisonniers à Ingolstadt en Bavière. À la fin du conflit ils seront déplacés dans un camp de travail en Silésie.

Ici aussi, pratiquement aucune évocation de cette période de quatre ans qui fut pourtant une épreuve. Tout ce que je sais ce sont les conditions terribles de captivité, en particulier la faim et le froid. Mon grand-père a failli succomber du typhus, dont il a gardé des traces jusqu?à la fin de sa vie.

Voilà pour cette évocation que le devoir de mémoire m?obligeait à faire aujourd?hui.



29/08/2014
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi