In ze mood, le blog d'humeur de Dominique

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Quand M6 nous donne notre pain quotidien

 

 

Inutile de vous dire ce que je pense des chaînes commerciales.

1/3 de publicité, 1/3 de « teasing », 1/3 de c*********.

Mais, de temps en temps une fleur pousse sur le fumier et on peut avoir la chance de regarder une émission « acceptable ».

C’est le cas de la série « La meilleure boulangerie de France ». Nous en sommes aujourd’hui à la cinquième saison. La première avait vu participer la boulangerie Dereume de notre bonne ville de Maubeuge. Qualifiée à l’issue du premier tour, celle-ci n’avait malheureusement pas pu aller plus loin. C’était dommage.

Le gros intérêt de cette émission de télé-réalité est qu’elle montre de façon presque ethnographique l’immense qualité de nos artisans boulangers-pâtissiers. Regardez ces reportages, ne fût-ce qu’un seul, afin que vous puissiez vous rendre compte de l’immense talent des représentants de ce métier de bouche et qu’il serait dramatique de laisser nos boulangeries traditionnelles sombrer à cause de la frilosité de nos banquiers, mais surtout aussi à cause de l’invasion des chaînes de boulangerie semi industrielle ou des vendeurs de pains surgelés.

Cette semaine c’était le Nord et le Pas-de-Calais qui avaient la vedette (Rumegies, la Madeleine, Montreuil-sur-Mer, Burbure, Arras, Condé-sur-l’Escaut et Lille).

Bon, disons-le tout net cette émission présente quand même quelques petits inconvénients. Le premier étant qu’il vous faudra subir une coupure publicitaire d’au moins 10 minutes en son milieu. Vous dégusterez une tranche napolitaine de pizzas dégoulinantes de fromage, coincées entre un régime amaigrissant et un nettoyant de cuvettes WC. Autre désagrément : le supplice de tantale. De voir des pains à la croûte dorée et à la mie fondante (on pourrait presque en sentir l’odeur) des pâtisseries aussi affriolantes les unes que les autres à partir de 18h40, cela frise parfois l’inconvenance !

 

 

Il y a surtout, et s’en est presque rédhibitoire, la présence des deux présentateurs. Présentateurs, mais également seul jury, puisque cette émission se présente sous la forme d’un concours. Mais peut-on appeler cela un jury ?

Le premier, qui reste encore acceptable, est Norbert Tarayre, cuisinier, issu justement d’une autre émission de télé réalité de M6, passable également : « Top Chef ». Bien que je le trouve parfois un peu trop « allumé » à mon goût.

Par contre, le second a du mal à passer, telle une baguette de point chaud. Il s’agit de M. Bruno Cormerais, MOF (Meilleur Ouvrier de France) dans la catégorie boulangerie. Ce titre ne lui a certainement pas appris la modestie et l’humilité. Bouffi d’importance, de prétention et pontifiant avec morgue. Et c’est justement sa présence en tant que juré qui me gêne car sa subjectivité est totale. Avec des morceaux de bravoure. Ainsi, dans l’émission de lundi en « jugeant » la boulangerie Delbassé à Rumegies, il a estimé que leurs pains étaient « trop gros » ! Qu’aurait-il souhaité ? Revenir aux temps immémoriaux et tragiques du rationnement avec un « pain de serviette » pour six personnes ? Et que dire de son jugement sur la tarte au sucre de ce sympathique boulanger : « trop sucrée ». M… une tarte au sucre trop sucrée ! Vertuchou ! Peut-être aurait-il estimé que la tarte aux pommes avait trop le goût de pomme, et que celle aux fraises pas assez le goût de navet ! Mais, pour cet individu il y encore plus fort. À se poser la question d’ailleurs sur la valeur d’être MOF ! Car figurez-vous que M. Cormerais n’aime pas… le fromage. Il l’avait d’ailleurs annoncé dans l’émission consacrée à la boulangerie Dereume il y a cinq ans. D’accord, on peut manger du pain avec autre chose que le fromage, mais c’est quand même une utilisation qui prime. Comment peut-on se prétendre Meilleur Ouvrier de France, si on ne peut pas conseiller un pain avec un camembert de caractère, un autre avec la douceur d’un comté jeune ou un troisième avec la force d’un maroilles ? Et c’est là, où je trouve que l’émission pèche car la semaine dernière par exemple, il a demandé de modifier la recette d’un produit présenté par un boulanger des Landes et de remplacer le fromage de chèvre par… des olives. Mais à part ça, c’est un juré tout à fait objectif et professionnel !

En conclusion, si vous n’avez pas peur d’avoir trop faim, oui, regardez au moins une émission de « La meilleure boulangerie de France » mais faites abstraction de ce prétendu concours avec un non moins prétendu jury.

Le bonjour vous va.

 

 

 



22/09/2017
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