Par le petit bout de la lorgnette : « Que reste-t-il de nos amours ? »
Tous ceux qui me connaissent ou me lisent savent que je n’ai jamais été et ne serai jamais un prosélyte politique. J’ai bien trop peur de me laisser enfermer dans un schéma de pensée.
Mais, ce qui se passe actuellement avec la loi El Khomri m’incite quand même à réagir avec mon esprit habituellement acidulé.
Je passe très vite sur l’utilisation de l’article 49.3, parfaite illustration du vieil adage « Il ne faut jamais dire : fontaine je ne boirai pas de ton eau ». Ce qui aurait tendance à démontrer que les gesticulations passées de M. Hollande concernant l’usage de cet article n’étaient justement dictées que par ces fameux schémas de pensée imposés par le fait d’être dans l’opposition. Comme on dit par chez nous « l’bac y s’a retourné dzus l’pourcheau ».
Chose à laquelle beaucoup feraient mieux de réfléchir avant de sortir les billevesées habituelles d’opposants systématiques.
Mais, une fois n’est pas coutume, cela me donne l’occasion d’exprimer le fond de ma pensée au sujet de tous ceux qui depuis des lustres nous rebattent les oreilles à longueur de journée avec « les valeurs de la gauche ».
« Les valeurs de la gauche »… Mais où sont-elles donc ces fameuses valeurs ? À part invoquer les mannes de Jaurès ou de Léon Blum je n’en vois plus beaucoup.
Et je me confesserai jusqu’à la lie.
Oui, dans le passé j’en ai connu. Je ne les nommerai pas par pudeur. Pour leur pudeur. Sauf pour un seul dont il serait impardonnable que je passe sous silence sa mémoire, mon père, humaniste convaincu, sans aucune compromission quelle qu’elle soit dans les sphères du pouvoir. Il nous a quittés en 1992 quelque peu amer de voir ce que le formidable élan d’il y avait 11 ans à l’époque était devenu. Sa fin prématurée lui aura au moins évité d’assister au suicide d’un de ses amis politiques, lui véritable homme de gauche, malheureusement lâché par ses pairs malgré leurs références à ces fameuses valeurs…
Dès lors, c’est une véritable défiance que j’ai eue vis-à-vis de tous ces politicards.
À commencer par le président de la République actuel, ou antécédemment de son ineffable compagne Royal toujours accrochée au pouvoir. Mais cela je l’avais dit dès le 16 mai déchaînant ainsi à mon encontre la bronca de ceux qui voyaient précisément en lui un successeur de Léon Blum !
Le magnifique cadeau qu’ils font aujourd’hui à l’univers capitaliste montre que pour une fois, j’avais raison. Désolé pour tous les naïfs qui y ont cru.
Les valeurs de la gauche ? Bientôt elles seront visibles au Musée de l’Homme, rayons fossiles…