« Much ado about nothing »
C’est paradoxalement avec un titre original de Shakespeare que j’ouvre ce billet au sujet de la réforme de l’orthographe française.
« Much ado about nothing » c’est le titre d’une comédie de Shakespeare traduit en français par « Beaucoup de bruit pour rien »…
Entre ceux qui vouent aux gémonies cette réforme en la caricaturant (suppression de TOUS les accents circonflexes) et ceux, tel cet obscur Antonin Benoit, se présentant comme doctorant en je-ne-sais-plus-trop-quoi qui blogue sur le site du Nouvel Observateur et prétend que s’opposer à la réforme « c’est mutiler la France », rien de moins, la vérité se trouve au milieu.
Faut-il donc que Mme Najat n’ait pas grand-chose à dire et à faire pour amuser le bon peuple avec une « réformette » qui pose plus de problème qu’elle n’en résout… On va remplacer le « ph » du nénuphar par un « f », la belle affaire ! On reviendra ainsi à l’orthographe initiale d’origine arabe. « Ognon » va prendre la place d’« Oignon ». Cela fait déjà belle lurette que nos voisins d’outre Quiévrain consomment ce sympathique bulbe sous cette forme orthographique !
On a vu ce qu’étaient les réformes précédentes de l’orthographe on verra ce que deviendra celle-ci. Personnellement en 2016 j’écris toujours « troëne » (comme me l’avait appris mon grand-père) alors qu’on devrait l’écrire « troène » depuis… 1878, date à laquelle cette orthographe a été suggérée (et non imposée), non par le gouvernement de la jeune République Française mais par les académiciens français ! Et n’en déplaise à Mme Vallaud-Belkacem, je continuerai d’écrire hôtel, coût et autre pâtre faisant paître ses moutons si tel est mon bon plaisir.
Quant à porte-monnaie devenant portemonnaie puis-je humblement lui signaler que cela avait été déjà le cas dans la réforme de 1990, celle-là même qui avait autorisé de manger des « z’aricots »…
Une langue, c’est quelque chose de vivant, et comme tel laissons s’appliquer « l’évolutionnisme » de Darwin de manière naturelle et non pas imposée.