In ze mood, le blog d'humeur de Dominique

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Juppon & Fillé

Fait rarissime, je dirais même exceptionnel telles les éclipses totales de Soleil ou les rires de Laszlo Carreidas, je vais parler de politique politicienne.

 

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En cet avant-dernier jour de campagne des « Primaires ouvertes de la droite et du centre «, je dis « ouf ça se termine » !

Première constatation : j’ai beaucoup de mal à croire ce qu’on essaie de nous asséner depuis des semaines, voire des mois : « Toute la droite soutiendra le candidat choisi à l’issue des primaires ». À lire çà et là les échanges plutôt « aigres-doux » entre partisans de chaque camp ces derniers temps, je confesse ma difficulté à croire un tel vœu pieux, à l'exemple des sarkozystes convaincus qui avaient promis de voter Le Pen si leur poulain était éjecté à l’issue du premier ou du deuxième tour. Promesse renouvelée par beaucoup de ceux-ci depuis dimanche.

Deuxième constatation : je suis absolument esbaudi devant les certitudes d’où qu’elles viennent. Ci-devant thuriféraires de M. Sarkozy montrant la même détermination à apporter leur soutien à M. Fillon ou néo partisans de ce dernier qui finissent par sortir de leur trou (suivez mon regard vers le conseil régional des Hauts de France). Et que dire des transfuges ?

En passant, ce qui est quand même un petit peu « amusant » dans cette affaire c’est que M. Sarkozy et son équipe auraient dû faire leurs les paroles de Philippe, fils du roi de France Jean le bon lors de la bataille de Poitiers le 19 septembre 1356 (pile poil 600 ans avant ma naissance à quatre jours près) contre les Anglais (déjà !) pendant la guerre de 100 ans : « Mon père, gardez-vous à gauche, mon père gardez-vous à droite ». M. Sarkozy s’est gardé à gauche, mais a oublié de se garder à droite (et par pitié, épargnez-moi le refrain des millions d’électeurs de gauche qui sont venus « ficher le bazar »). Et voilà, ce que nous ont appris les politiques depuis longtemps : un petit tour de passe-passe et tout est arrangé. « Je voterai François Fillon qui a le programme qui s’approche plus du mien ». Ah oui ?

 

http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/11/22/sarkozy-est-il-vraiment-plus-proche-de-fillon-que-de-juppe_5035602_4355770.html

 

 

 

Pour moi, plus d’interrogations que de certitudes.

 

La seule chose sur laquelle on peut avoir un soupçon d’assurance, c’est le volet économique des programmes des deux candidats restant en lice.

Pour Alain Juppé, c’est une potion amère qui nous attend.

Pour François Fillon, c’est une potion encore plus amère, voire un émétique purgatif.

Malgré toute la sympathie que je peux avoir pour le premier candidat, j’ai beaucoup de mal à croire en la facilité d’appliquer de telles mesures.

Et que dire du second ! L’intéressé ne nie pas lui-même ses références à Margaret Thatcher. Oh, sur un plan purement économique et financier cette dame de fer a largement réussi à faire ce qu’elle avait promis. Mais les conséquences… Dans quel état social a-t-elle laissé la Grande-Bretagne ? Elle a d’ailleurs fini par se vautrer, haïe et usée, au sujet de la Poll Tax d’un montant certes modique mais qui cristallisait toute la rancœur contre un système ultralibéral et injuste.

Les électeurs de la primaire dont beaucoup ont sans doute manifesté contre la loi « El Khomri » savent-ils que François Fillon est le candidat du patronat français ?

 

Ce qui m’interpelle fortement aussi, c’est le rapprochement maintenant patent entre François Fillon et Vladimir Poutine. Rapprochement entre notre vieux pays démocratique et un régime quasi dictatorial et mafieux. François Fillon président de la République va-t-il être le co-fossoyeur d’une Ukraine européenne ?

 

Au niveau sociétal, nous sommes bien obligés de croire M. Juppé qui affirme ne rien vouloir changer aux réformes de ce domaine qui ont été faites ces dernières années. M. Fillon, lui ne pipe mot, mais on connaît ses convictions que ne renierait pas Mme Boutin, même s’il a une fâcheuse tendance ces dernières heures à botter en touche.

 

Dernier point que je ne manquerai pas d’évoquer, et on devine pourquoi : l’éducation.

Pragmatisme un peu flou pour M. Juppé, retour vers le passé médiéval pour M. Fillon. Pour ce dernier, rétablissement de l’examen d’entrée au collège abandonné l’année de ma naissance (1956). Et pour ceux qui échouent ? Un abonnement de 10 ans à la classe de CM2 ?

Je l’évoquais récemment sur Facebook, il y a également la résurrection de M. Ernest Lavisse, inénarrable concepteur de « nos ancêtres les gaulois », chantre de l’histoire en images d’Épinal. Là, je suis d’accord Sarkozy Fillon même combat !

Enfin, ceux qui me connaissent doivent se douter que la sortie « des pédagogues prétentieux » a été mal perçue par certains de mes proches… 

Tout cela est-il bien crédible ?

 

Interrogations également depuis huit jours, cette fois-ci sur les « errements » des médias et leur analyse électorale affûtée.

Dès lundi, avec la surprise du résultat du premier tour, beaucoup de journaux ont titré « M. Fillon, l’éventuel candidat qui inquiète Mme Le Pen ». Personnellement, je n’ai ni fait Sciences-po ni l’ESJ, mais un examen un tant soit peu attentif de la situation m’ont rendu sceptique quant à cette affirmation. 

Bon, M. Fillon c’est la droite de la droite. Et la frontière qui le sépare du Front National en termes d’électorat (s’entend bien –ne me faites pas dire autre chose–) me paraît bien perméable. En outre, si tant est qu’il y ait un rassemblement à droite autour de l’éventuelle candidature de M. Fillon, une fois élu celui-ci devra composer avec des composants plus modérés de sa majorité. Il n’est pas interdit de penser que de nombreux électeurs ferment la porte à cette éventualité en portant leurs suffrages sur Mme Le Pen, quitte à transiger un peu avec leurs convictions.

En outre, si, on se dirige vers un second tour Fillon Le Pen, je ne suis pas convaincu que l’on assiste à un nouveau 2002 et un front républicain. Il suffit de lire les sympathisants de gauche sur François Fillon.

À l’inverse, il se pourrait bien qu’un éventuel duel droite dure/extrême droite lors de la campagne favorise l’émergence de certains gugusses de la politique, dont je reconnais moi-même que le ralliement d’un de ces ludions a fortement handicapé Alain Juppé. Non mais, vous vous imaginez un second tour Macron-Le Pen ou Bayrou Le Pen ? Mamma mia !

 

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Voilà ce que j’avais à dire.

 

Tout cela me paraît malheureusement mal « emmanché » et les conséquences de cette lutte par moments en dessous de la ceinture, ne me laissent présager rien de bien réjouissant pour l’avenir. 

N’oublions pas que le choix qui s’annonce dimanche nous engage pour les élections présidentielles de mai 2017 et au-delà pour les cinq ans qui viennent.

 

Encore une fois, aucune certitude, mais que des interrogations. Et je suis pratiquement certain que le débat de ce soir n’apportera pas l’ombre d’un éclaircissement.

De toute façon, « alea jacta est ». Ceux qui ignoraient même l’existence du candidat Fillon il y a une semaine en sont devenus les fidèles zélateurs par pis-aller, par rancœur et quelquefois aussi par calcul.

 

Pour conclure, dois-je préciser vers qui se serait porté mon choix si j’ai vu la possibilité physique de l’exprimer ? 

De par mon éducation, mes convictions et j’ajouterai en ce moment mes problèmes personnels, je ne me reconnais pas dans une droite ultralibérale, pure et dure laissant le facteur humain au second plan. Pas plus que je n’adhère à une gauche molle, incompétente et caviar ou à l’inverse populiste et utopiste.

 

Mais bien entendu, cela n’engage que moi.

 

 

 

Le bonjour vous va.

 

 

 

 

 

 

 



24/11/2016
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