In ze mood, le blog d'humeur de Dominique

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« Fidèle, je resterai fidèle… »

Malgré l’actualité j’ai été, je suis et resterai sans doute fidèle à l’idée européenne contre vents et marées. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’on vit un moment avec une force 8 ou 9 et un coefficient de 110.

Je précise bien : « à l’idée européenne ». Est-ce à dire que je me reconnais dans l’Europe actuelle ? Loin s’en faut. Mais, conformément à mes habitudes j’évite à tout crin de « jeter le bébé avec l’eau du bain » et avant toute prise de position tranchée j’essaie toujours d’analyser les tenants et les aboutissants. Oui, il faut reconnaître que l’Europe telle que nous la connaissons aujourd’hui est bien technocratique et orientée capitalisme. Cependant, dire qu’elle n’est que cela serait une vision terriblement réductrice. Que tous ceux de ma génération qui ont fait la queue pendant des heures à une frontière quelconque pensent aujourd’hui qu’il est possible de voyager de Cordoue à Utsjoki sans même s’arrêter au passage des frontières et pratiquement avec la même devise en poche. Faut-il rappeler que l’on peut s’installer et travailler partout où on le souhaite dans l’Union Européenne ? Que l’on peut acheter et vendre au sein de cette union sans formalités spéciales ? À ce sujet, certains d’entre vous se rappelleront peut-être l’anecdote au sujet de la difficulté que nous avons eue acheté une voiture d’occasion en Belgique. L’origine en était tout simplement une disposition fiscale bien franchouillarde que sous-tendait d’ailleurs certain protectionnisme.

 

Mais qu’ont à proposer ses détracteurs ? D’un côté, et c’est ce que j’ai lu moult fois au sujet du Brexit les tenants de « l’Europe des peuples ». Qu’es aco ? Une association d’anciens élèves ? Une amicale d’anciens combattants ? « Ein Fußball-Team » ? Terme non défini qui sent un peu le bobo… De l’autre côté nous avons des tenants du repli sur soi. Solution qui n’a jamais démontré sa viabilité non plus. Oserais-je demander de faire un petit retour dans le passé. C’est, je pense, le camarade Lénine qui a disserté sur « La maladie infantile du communisme ». À à peine mon âge et au regard de l’histoire de l’humanité l’Europe en est réellement à ses débuts et souffre aussi de maladies de jeunesse. Et puis tournons également vers notre histoire de France. Il y a à peine 600 ans (là aussi un pouième de l’histoire de l’homme) c’était quoi la France ? Rien. Juste une mosaïque d’états et de duchés qui passaient leur temps à se taper dessus. L’unité s’est faite par conquêtes. Et quel en était le moteur ? Organiser une partie de soule géante ? Non, juste accaparer le plus de richesses. Et puis, le premier « européen » ne s’appelait-il pas Charlemagne ? En l’an 800 parlait-on d’Europe des peuples ? Non, le seul moteur étant de dominer le plus de monde possible.

Aujourd’hui, l’Europe est-elle trop orientée vers les marchés ? Ici aussi je me permets de rappeler que Messieurs Schuman et Monnet ont commencé par faciliter les échanges du charbon et de l’acier, et qu’en 1957 on parlait bien de Marché Commun. Que ces pères fondateurs aient eu à l’esprit une future « fraternité européenne », cela ne fait pas l’ombre d’un doute, mais sur l’heure c’était bien d’économie dont il était question.

 

Enfin, faut-il suivre les Cassandre qui prédisent par un effet domino la fin de l’Union Européenne ? Je ne pense pas. Ou alors, c’est que l’Europe ne le mérite pas. Dans ce cas, n’oublions pas que le soir du 23 juin M. Obama s’est attristé de la décision des Britanniques, tandis que M. Poutine s’en réjouissait. 1992 n’a été qu’un vaste leurre en ce qui concerne les relations USA/Russie, et aujourd’hui on est revenu à la case 1946. Et à tous ceux qui se délectent de la pétaudière que les buveurs de thé viennent de mettre en Europe, je leur demande de se souvenir de la devise nationale de nos voisins belges. Personnellement je n’ai pas envie de me retrouver coincé entre les va-t-en-guerre américains et russes à cause de la déliquescence de l’esprit de solidarité et d’échange.

 

 

 

Prochain épisode : mes réactions en face du Brexit.

 

 

 



27/06/2016
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