In ze mood, le blog d'humeur de Dominique

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Ce n?est plus « Expropriator », mais Terminator !

HC

C

e qui est extraordinaire avec M. Jean-Marie Allain, maire de Marpent, c?est qu?on est un peu comme dans les « thrillers » ou autres « blockbusters » américains (peuh, les horribles mots !), c?est qu?une fois que vous croyez la fin arrivée, paf, « on en remet une louche » et c?est reparti encore pour plusieurs épisodes.

Les fidèles lecteurs doivent forcément se souvenir de l?interminable série intitulée « Jean-Marie Allain expropriator ». Aujourd?hui, énième épisode qu?on pourrait appeler cette fois d?un vilain jeu de mots : « Jean-Marie Allain exproprie à tort ».

Souvenez-vous, avant nous avions cela :

Marpent

Depuis le 1er décembre voici ce qu?il y a à la place :

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Et la maison ?

Mêmes qualificatifs qu?utilisait la bohémienne des « Bijoux de la Castafiore » de Hergé :

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On imaginera facilement la peine que cela nous a causé. Double peine.

D?abord disparaissait ainsi ce qui fut le dernier logement de ma belle-mère pendant 20 ans. Demeure qu?elle appréciait particulièrement, et qui fut le cadre d?événements familiaux marquants. Affectivement, c?est difficile?

D?autre part il est navrant de voir encore disparaître un témoignage typique d?un certain style architectural du début du siècle dernier. Il est d?ailleurs significatif de constater que sur un plan sociologique en plus de briques et de pierres c?est le symbole d?une certaine réussite sociale que l?on a éliminé. Fallait-il attendre autre chose de la part de M. le maire de Marpent ?

Mises à part ces considérations d?ordre purement affectif, reste une interrogation, une très grosse interrogation même, d?ordre légal. Alertée par la presse de ses intentions, mon épouse avait interpellé M. Allain en exprimant ses gros doutes que celui ci ait le droit de procéder à la démolition de ce bien. Réponse, ô combien désarmante de cet élu : « la commune de Marpent est propriétaire et a tous les droits sur celui-ci ». Exemple caractérisé de contrevérité. Ce qu?oublie, ou feint d?oublier M. Allain, c?est que la forme acquisitive n?a pas été celle de gré à gré, mais celle de l?expropriation.

Cette procédure est très encadrée. Ici, il s?agissait d?une déclaration d?abandon manifeste, suivie d?une demande d?expropriation. Dans tous les cas, le juge des expropriations doit absolument motiver sa décision sur l?existence d?une « Déclaration d?Utilité Publique » qui doit exposer de manière très codifiée les intentions de la commune ou de la collectivité envers le bien à exproprier. L?enquête de celle-ci, et tous les documents légaux qui ont suivi concrétisent cette DUP par « la construction d?une voie d?accès à la nouvelle maison de retraite, et la réhabilitation de la maison pour une utilisation à caractère social ». En guise de réhabilitation?

Non seulement la décision de M. Allain foule aux pieds le Droit Administratif, mais sur un plan purement matériel rien ne justifiait la démolition totale du bâtiment. Certes, la maison souffrait d?un manque évident d?entretien, aggravé par l'incendie partiel dont elle avait été l'objet, mais sa structure n?était aucunement en péril.

Aujourd?hui que reste-t-il à la commune de Marpent ? Un terrain d?à peu près 15 ares.

Il semble intéressant que les Marpentois sachent aujourd?hui ce que ce terrain leur a coûté. Compte tenu des indemnités d?expropriation, des frais de procédure, des frais de débarras et de démolition, le prix unitaire de l?are se situe dans une fourchette de 9 à 10 000 ?? Prix qui ferait rêver tout propriétaire d?un terrain constructible dans le Val de Sambre !? À ce sujet est-il besoin de rappeler que les indemnités d?expropriation, tout compte fait assez confortables, ont été fixées par la commune de Marpent elle-même sans qu?un de ses représentants ait pris la peine de visiter le bien en question !

Pour finir une précision.

Afin de couper court à toute polémique, il n?était pas dans mon intention de rendre ce « nouvel épisode » public. Monsieur le maire de Marpent a donc reçu de la part de mon épouse une lettre officielle demandant de manière amiable ce qui légalement l?avait autorisé à procéder à la destruction de l?ancien logement de sa mère. Conformément à son attitude de mépris aucune réponse n?a suivi. C?est la raison de ce billet d?aujourd?hui.



20/12/2014
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