Ah que Johnny !
Ainsi que le répétait ma regrettée maman, « Mieux vaut tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler ». Après que le buzz est un peu retombé je souhaite à mon tour intervenir sur « l’affaire Johnny ».
Bon, « c’est quand même plus agréable de chanter à Tahiti qu’à Maubeuge » a déchaîné une foule de commentaires dans l’ensemble assez hostiles. Il est vrai que la semaine dernière ma première réaction aurait été de casser du Johnny à tour va. Et puis, et puis,… j’ai envisagé les choses sous d’autres angles beaucoup plus relatifs.
Sur un plan purement dialectique, on peut en effet se poser la question de savoir pour qui est-il plus agréable de chanter à Tahiti plutôt qu’à Maubeuge ? Johnny ? Les Tahitiens ? Les Maubeugeois ? Car pour ces deux dernières catégories, ça se discute, à moins d’être un « Johnnydolâtre », car les roses pages de ce cher Larousse nous en avertissent : « de gustibus et coloribus non disputandum ».
Alors, méprisant le Johnny ? Disons plus exactement fidèle à lui-même. Car contrairement à mon enseignement maternel, il ne tourne pas souvent sept fois sa langue dans sa bouche. Même si l’occasion est trop belle, je n’irai pas jusqu’à dire il ne sait pas compter jusque sept. Si, si, Johnny Hallyday sait très bien compter, surtout quand il s’agit d’argent. Disons plutôt qu’il est fidèle à lui-même avec sa difficulté à arranger ses rares neurones avant de sortir quelque balourdise. Dans le style, j’ai en mémoire une phrase prononcée à l’occasion du rallye Paris-Dakar auquel il a participé, je ne sais plus quand (et je m’en tamponne le coquillard) et qui fait partie des truismes à graver dans l’airain : « Si on n’avait pas été retardés on serait arrivés dans les temps… ». Dans ces conditions, avec son maigre bagage intellectuel, il n’est pas étonnant que son commentaire soit parti comme un pet de chat avec la seule référence de ville oubliée du monde qu’il avait en stock. (Il n’est malheureusement pas le seul : Jean Girault dans « Le gendarme et les gendarmettes », Gérard Oury dans « Le coup du parapluie »).
Sur un autre aspect de la question, rares, très rares sont les internautes qui ont souligné l’aspect positif de cette petite phrase assassine : on parle de Maubeuge. C’est vrai que si par moments on a franchement l’impression d’être au bout du trou du c… du singe, même la presse nationale (RTL, 20 minutes, etc.) et étrangère (Le Vif) ont relayé l’info avec plus ou moins d’humour. Parmi les médias citons notamment Canal+ qui a consacré un reportage de son « Petit Journal » aux réactions maubeugeoises, en citant fort à propos que nous disposions d’un très beau parc zoologique.
Bref, de la pub pour la ville pour pas un rond…
Alors Johnny, quand allons-nous t’entendre pousser la chansonnette dans notre bonne ville du clair de lune ? Je n’oserais pas dire vu les circonstances, que ce sera plus chaleureux qu’à Tahiti… mais foin de la rancune…